Le tribunal criminel d'Alger a condamné hier à 10 ans de prison ferme un Franco-Marocain, dénommé Chraibi Akil, alias «Sami», pour appartenance à un groupe terroriste armé activant à l'intérieur et à l'extérieur du pays. Le procureur de la République avait requis dans son réquisitoire 18 ans de prison ferme à l'encontre de l'accusé. Selon l'arrêt de renvoi, les faits remontent aux années 2003-2005 lorsque l'accusé, alors étudiant en électronique en France, était en contact via un site Internet appelé «Mountada El-ansar» avec le groupe salafiste pour la prédication et le combat (Gspc) activant en Algérie. Le mis en cause avait même reconnu avoir contacté ce groupe et envoyé un montant de 1000 euros via internet à un Algérien résidant en Syrie pour financer les attentats terroristes. Il a été par la suite chargé de collecter des fonds à Montpellier (France), où il accomplissait ses études, au profit du Gspc en Algérie. Le prévenu a avoué que ce groupe lui avait demandé de fabriquer un détonateur à distance qu'il a en effet fabriqué et envoyé de France vers l'Algérie par le biais du terroriste Mohamed Salim. Le tribunal criminel de la Cour d'Alger a révélé que l'inculpé était l'auteur «du plan Fatima» pour la mise en place d'une liaison entre le Gspc activant en Algérie et celui activant au Maroc. Il a envoyé le projet à l'émir du Gspc en Algérie, toujours via Internet. Le «plan Fatima» consiste selon les débats du procès à ouvrir et à sécuriser le passage aux éléments des groupes terroristes algériens et marocains entre Béchar et le Maroc dans la région de Bouarfa. Le tribunal criminel de la Cour d'Alger a en outre indiqué que l'émir du Gspc d'Alger a demandé à l'accusé de venir en Algérie pour lui fournir des explications sur le projet et son exécution. L'accusé a été arrêté le 26 décembre 2005, deux jours après son arrivée à Alger, par les services de sécurité algériens et en possession d'une copie du plan. Durant le procès, le mis en cause a nié une partie des faits retenus contre lui prétendant que les fonds collectés étaient destinés à l'Irak. Les autres affaires programmées pour cette session, notamment l'affaire relative aux attentats à l'explosif ayant visé simultanément le Palais du gouvernement et le commissariat de Dar El Beïda et où l'on a déploré plus de 80 victimes, ont été ajournées.