La prise de poids n'est pas une fatalité. Même si l'obésité est qualifiée d'épidémie à cause de sa fréquence croissante, même si la grande majorité des régimes dits «minceur» est vouée à l'échec, on peut, avec des mesures simples et de bon sens, ne pas grossir et même maigrir. Pourquoi grossit-on ? On grossit toujours parce que l'on mange trop par rapport à ses besoins énergétiques. Même si l'hérédité favorise la prise de poids (on a plus de (mal)chance de grossir quand on a des parents trop gros), c'est toujours le décalage entre des recettes alimentaires élevées et des dépenses caloriques insuffisantes qui induit l'accumulation des kilos. Pourquoi mange-t-on au-delà de ses besoins ? Parce que l'on est victime de l'environnement alimentaire : nourritures molles et trop grasses (ce sont les lipides (gras) qui sont stockés presque immédiatement), excès de produits et de boissons sucrés qui déséquilibrent l'alimentation. Mais surtout parce que l'on mange trop vite et n'importe où, n'importe comment sans percevoir les sensations liées à l'acte alimentaire. Or, elles ont une influence déterminante sur notre poids car ce sont elles qui conduisent à la satiété et ainsi à ne pas manger au-delà de ses besoins. Faim, plaisir et satiété Lorsque l'on a faim et que l'on se met à table, ce que l'on mange procure immédiatement du plaisir. Ces sensations sont enregistrées par des capteurs qui se trouvent dans la bouche et l'estomac. Ceux-ci envoient ces informations au cerveau qui les enregistre et les stocke. Il comptabilise ainsi les quantités de calories et de nutriments (protéines, lipides, glucides) avalés. Lorsqu'il estime que le quota dont on a besoin va être atteint, le cerveau envoie alors des signaux de satiété et l'on s'arrête spontanément de manger. Le plaisir diminue au fur et à mesure que la satiété s'installe : ce qui paraissait très bon au début, quand on avait faim, le devient de moins en moins et l'on n'a plus envie de manger. Alors, on s'arrête spontanément parce que l'on a sa bonne dose d'éléments nutritionnels et de calories qui fait que l'on se sent repu. Ce plaisir gustatif n'est pas lié à la qualité de ce que l'on mange, au fait que le plat ou le dessert soit bon ou pas. Quand on a faim, tout semble bon même si le mets est de médiocre qualité ! Il n'en va pas de même lorsque celle-ci est apaisée : le meilleur des gâteaux, celui que l'on préfère, ne semblera pas bon quand il arrive en fin de repas alors qu'on est rassasié. Si on ne l'est pas encore, il apportera du plaisir. Si on ne l'est pas complètement, les premières bouchées seront agréables puis on n'aura pas envie du reste. Si l'on continue de manger en se forçant et sans éprouver de plaisir, on dépasse alors les quantités dont le corps à besoin. Et on grossit. Manger lentement et maigrir Faites l'expérience dès votre prochain repas. Mangez lentement en mâchant bien chaque bouchée, en l'avalant seulement lorsqu'elle est bien moelleuse. Même si vous mourez de faim, faites attention aux saveurs qui se développent dans votre bouche, profitez du plaisir qu'elles vous apportent. Vous constaterez que ce plaisir va aller en diminuant et qu'à un moment, vous n'aurez plus envie de rien et vous vous arrêterez alors spontanément de manger sans vous sentir frustré. Si vous prenez ainsi l'habitude de manger lentement, à chacun des trois repas, vous mangerez moins, vous n'aurez plus besoin de grignoter et vous perdrez du poids. Pas en huit jours, certes ! Vous maigrirez doucement mais vous ne reprendrez jamais le poids perdu, ce qui est toujours le cas lors d'un régime amaigrissant. 15 minutes, des aliments à mâcher et du pain Manger lentement ne veut pas dire rester trois heures à table ! Il faut environ 15 minutes pour que votre centre de satiété démarre et fonctionne correctement. Dès lors que vous prenez le temps de bien mâcher, chacun de vos repas deviendra juste un peu plus long.