Le Haut-commissariat de l'ONU pour les droits de l'Homme n'a pas exclu, mardi, de "possibles crimes de guerre" en Libye lors de violences entre groupes armés survenues ces derniers mois. "Les combats prennent de l'ampleur depuis mai, à un moment où persiste un climat d'impunité", a déclaré la porte-parole du Haut-commissariat, Ravina Shamdasani, lors d'un point de presse à Genève. La porte-parole a estimé que certaines violations s'apparentent à des crimes de guerre, notamment dans l'ouest de la Libye en proie à des violences meurtrières entre milices rivales. Elle a en effet rappelé les affrontements meurtriers dans cette zone entre fin août et début octobre qui se sont soldés par une centaine de morts, selon un rapport conjoint de l'ONU et de la mission de l'organisation en Libye publié à Genève. Les tensions persistantes depuis des années ont entraîné une crise humanitaire, sachant que 120.000 personnes ont été contraintes de fuir leur foyer et de faire face à des pénuries alimentaires et médicales. En outre, l'ONU a pointé du doigt les groupes armés d'avoir lancé des attaques contre des établissements scolaires, affirmant que 170 civils ont perdu la vie dans des affrontements dans les montagnes de Nafusa, en bordure du Warshafana (ouest). S'y ajoutent 450 personnes tuées à Benghazi depuis deux mois dans des combats qui ont poussé près de 90.000 personnes à se déplacer, selon les données de l'organisation internationale. Depuis le début de l'année, l'insécurité s'est de plus en plus aggravée en Libye, plongée dans le chaos depuis la chute de l'ancien dirigeant Mâammar El Gueddafi au terme de huit mois de guerre civile en 2011. Depuis cette date, les milices rivales ont montée en puissance dans ce pays écartelé et dirigé par deux Parlements et deux gouvernements, l'un proche des groupes islamistes et l'autre reconnu par la communauté internationale.