Un plan anti-fraude a été lancé en septembre dernier pour réduire ce phénomène, qui touche 50% des utilisateurs du tramway, a indiqué mercredi le directeur de l'unité d'Alger de la Société d'exploitation des tramways (SETRAM), Gregory Malet. La SETRAM a lancé ce nouveau plan d'action anti fraude car "50% des utilisateurs n'achètent pas de ticket ou ne les valident pas", a indiqué M. Malet lors d'une conférence de presse. Il a précisé que les contrevenants n'ayant pas leur ticket ou ne l'ayant pas validé doivent s'acquitter d'un bulletin de régularisation de voyage de 100 DA. ' 'Ce phénomène sévit en particulier à Alger où il y a le taux de fraude le plus élevé au regard du nombre de passagers transportés quotidiennement, contrairement à Oran et Constantine'', a-t-il dit. Entre 50.000 et 70.000 usagers empruntent le tramway quotidiennement à Alger, alors que seulement entre 25.000 à 30.000 paient leur ticket, selon le même responsable. Pour M. Malet, ''la fraude réduit d'autant les recettes qui sont versées au ministère des Transports''. Sans donner d'indications sur le montant des ces recettes, il a ajouté que la SETRAM ''veut réduire le taux de fraude grâce à l'information et à un contrôle accru. Le nombre de contrôleurs a atteint 166 agents et passera à 190 en janvier 2015''. Le rôle de "cette brigade mobile est de répondre aux problèmes de sécurité sur la ligne", a-t-il souligné. Par ailleurs, une nouvelle campagne d'affichage à l'intention des clients est lancée dans les kiosques et à l'intérieur des rames sous le thème "voyager en règle", en plus de l'affichage du règlement du tramway et afin d'inciter à la validation des tickets qui est qualifié d'"un geste que beaucoup de voyageurs ne font pas d'une manière délibérée ou par simple oubli". Selon Ahmed Krim, directeur adjoint d'exploitation, la SETRAM Alger va instaurer à partir du 4 janvier 2015 la validation des titres de transport lors de l'achat par l'agent de vente, permettant ensuite aux contrôleurs de vérifier la validité du titre, qui a une durée de vie de trois heures à partir de son achat. Une carte d'abonnement sans contact a été lancée au début du mois de décembre pour garantir un contrôle plus facile des titres de transport, selon le même responsable. D'autre part, le directeur de la Setram a abordé la question de la sécurité à bord des rames de tramway, soulignant que des agents ont été agressés avec des bombes lacrymogènes et des armes blanches, outre ''les bandes organisées, qui sévissent sur le réseau''. ''Il y a des difficultés d'intervention sur une ligne de 20 km, sauf s'il y des policiers proches", a expliqué M. Malet. Par ailleurs, il a annoncé que le tramway d'Alger connaîtra des extensions vers Dergana dès mars 2015, alors que l'extension vers Bir Mourad Raïs est encore à l'état d'avant-projet. La ligne d'Alger compte 21 km avec 33 stations et atteindra 23,5 km et 36 stations avec la mise en service de l'extension de Dergana. Pour les tarifs des voyages, la SETRAM a mis en place une réduction de 20% pour les carnets de 10 tickets, qui sont à 320 DA alors qu'un ticket de 40 DA est disponible pour un aller simple. Il a également annoncé le lancement, à partir d'hier mardi, d'une enquête pour connaître l'avis des usagers sur la qualité de service et le fonctionnement du tramway à Alger. Mis en service le 8 mai 2011, le tramway d'Alger est exploité depuis octobre 2012 par la SETRAM, un partenariat entre l'Etablissement de transport urbain et suburbain d'Alger (ETUSA), l'entreprise du métro d'Alger (EMA) et le groupe RATP.