Plusieurs usagers du tramway d'Alger reliant Bordj El-Kiffan (Est d'Alger) au Ruisseau ne paient pas leur ticket de déplacement via ce moyen de locomotion et nombreux d'entre eux recourent à moult subterfuges pour se soustraire à cette obligation. Pour le directeur de la Setram Alger, Gregory Malet, ces actes d'incivisme coûtent cher à l'entreprise. Avec près de 50 000 voyageurs par jour (1,8 million par mois) le tram qui devait être très rentable est loin d'atteindre, avec une fraude à grande échelle, les résultats attendus, soutient-il. La Setram a procédé, selon l'intervenant, à l'ouverture de points de vente au niveau des stations afin de permettre aux voyageurs de se déplacer légalement outre la pose d'affiches pour rappeler aux voyageurs l'obligation d'acheter leurs tickets. La fraude malgré la présence des agents A la station des Fusillés (Ruisseau) les agents de contrôle sont présents en force. Au niveau des rames avant, ils scrutent les titres de voyages à l'entrée pour s'assurer de leur compostage, pourtant de nombreux resquilleurs prennent place dans le tram.Ces fraudeurs se faufilent généralement par les portes arrières du tramway. Au niveau des autres stations, la plupart des usagers ne daignent même pas s'approcher des points de vente des tickets et se dirigent directement vers le quai pour attendre l'arrivée du tramway donnant l'impression que cette prestation est gratuite. Mohamed, 20 ans, se déplace plusieurs fois par jour par tramway. «Ce n'est pas possible de payer à chaque fois 40 dinars», lance-t-il. «Parfois, il m'arrive d'acheter un ticket que j'utilise plusieurs fois en essayant d'éviter les contrôleurs», a-t-il confié. Et il n'est pas seul à recourir à une telle «ruse». De nombreux voyageurs, quand ils ne resquillent pas directement, évitent de faire composter leurs tickets qu'ils utiliseront pour un autre déplacement. D'autres n'achètent pas leurs tickets non pas pour des raisons financières, mais plutôt par empressement et de crainte de rater le tram. L'exception ne fait pas la règle. Il y a d'autres usagers scrupuleux qui s'acquittent en bonne et due forme de l'obligation d'achat du ticket. Lamia, estime onéreux de payer 40 DA à chaque déplacement entre deux stations, cependant elle préfère payer plutôt que d'avoir affaire aux contrôleurs. A l'instar de Lamia, beaucoup d'usagers du tramway ne courent pas le risque et payent leur titre de voyage. Vers le renforcement du nombre des employés M. Malet qui se réfère aux estimations des contrôleurs, avance un taux de 20% de resquilleurs. Le même responsable a fait savoir que de nouveaux emplois seront créés prochainement par l'entreprise en prévision du recrutement d'agents de contrôle sur les lignes du tramway et au niveau de ses 33 stations. 210 agents sont prévus d'ici 2015, a-t-il ajouté. Des cycles de formation encadrés par des spécialistes français sont prévus au cours de cette semaine au profit des agents de contrôle dans le but de renforcer leurs capacités en la matière, a-t-il indiqué. Enfin, le responsable a annoncé la mise en place prochaine d'une équipe d'intervention mobile activant au niveau des stations ayant pour mission le contrôle des tickets afin d'éviter toute confrontation avec les voyageurs.