Dans une déclaration faite à la presse après le succès de son équipe en Coupe d'Algérie face à l'USM Bel Abbès, le président du CS Constantine a fait savoir qu'il était «tout à fait serein et que dans le pire des cas le match contre les Belabbésiens serait rejoué». Convenons que le responsable du club constantinois a parfaitement le droit de s'exprimer de la sorte car il a une opinion publique à rassurer après l'annonce de la possible perte de ce match par le CSC pour avoir fait jouer, en même temps, trois joueurs étrangers, ce que la règlementation du football professionnel ne permet pas. Le problème pour le président du CSC est qu'il n'a pas le droit de préjuger de ce que les services compétents de la commission fédérale qui gère la Coupe d'Algérie vont décider au sujet du sort de ce match. Quand il affirme qu'au pire il y aura match à rejouer, il fait état d'une éventualité qui n'existe pas dans les textes règlementaires du football professionnel. Le plus drôle est qu'il admet que son club a enfreint la règlementation mais il ne s'empêche pas de s'en prendre au 4e arbitre, coupable, selon lui, de ne pas avoir averti son responsable administratif au moment de l'entrée sur le terrain du 3e joueur étranger. Comme si ce 4e arbitre était là pour faire la leçon aux clubs en matière de règlementation. Les règlements du football professionnel indiquent que les clubs sont responsables de leurs actes. Sans doute pris par l'euphorie du but inscrit dans les prolongations et de la qualification pour le tour suivant qui était toute proche, les Constantinois ont commis la bévue de faire entrer leur troisième joueur étranger sans songer à faire sortir un des deux qui étaient déjà sur le terrain. C'est une faute d'étourderie mais la règlementation ne reconnaît pas l'étourderie. Il faut savoir assumer ses erreurs. C'est dommage pour le CSC qui croyait dur comme fer à cette qualification mais les faits sont têtus, il doit se soumettre aux textes qui régissent le football algérien. Que disent ces textes ? Que la règlementation du football professionnel s'applique pour les compétitions de championnat mais également pour la Coupe d'Algérie (article 135). Mais aussi que dans le cas où on aligne en même temps trois joueurs étrangers, il faut appliquer les dispositions de l'article 97 du Code disciplinaire. Ce dernier indique que le club qui fait jouer en même temps trois joueurs étrangers aura match perdu sans attribuer de points à l'équipe adverse. Il s'agit là d'un point que les Constantinois veulent utiliser, indiquant qu'en aucun cas l'USMBA n'aura match gagné et la qualification en poche. En admettant qu'ils aient raison, peuvent-ils penser un seul instant que le CSC n'aura pas match perdu et disqualification de la Coupe ? C'est prendre ses désirs pour la réalité. Que les Constantinois sachent que les erreurs administratives existent dans le football et partout dans le monde. Le Paris Saint Germain a un jour aligné un joueur suspendu en Coupe d'Europe et a perdu sur tapis vert un match qu'il avait gagné sur le terrain. Tout le monde peut se tromper.