Les Etats-Unis tentent de détruire les économies russe et vénézuélienne à l'aide d'une «guerre du pétrole», a affirmé le président vénézuélien Nicolas Maduro, cité hier par le quotidien Moskovski Komsomolets. D'après lui, cette guerre vise également à éliminer l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). «Nous assistons aujourd'hui à une guerre pétrolière dont l'objectif est de détruire la Russie, de la faire chuter en tant que puissance globale», a estimé Nicolas Maduro ajoutant que «le président américain Barack Obama l'a même reconnu lors d'une interview radio». Cette baisse des prix du pétrole affecte également le Venezuela. «Elle vise à recoloniser notre pays, anéantir notre souveraineté et notre révolution en faisant s'effondrer notre économie», juge le président vénézuélien. Il rappelle qu'en septembre dernier, le cours du pétrole vénézuélien se chiffrait à 95 dollars le baril pour chuter à 48 dollars fin décembre, soit une baisse de 50%. «La Russie et le Venezuela n'ont pourtant aucune envie de capituler, nous poursuivrons notre lutte et ils ne seront pas en mesure de prendre le dessus», souligne Nicolas Maduro. Il a récemment prévenu les Etats-Unis que l'extraction du pétrole de schiste à l'aide de la fracturation hydraulique pourrait provoquer un séisme puissant. Cette technologie, interdite dans certains pays, sert à extraire les hydrocarbures de schiste et constitue l'une des méthodes les moins écologiques dans ce domaine. Elle utilise notamment un mélange d'eau, de sable et de substances chimiques très toxiques qui se répandent dans la nappe phréatique dans un rayon de dizaines de kilomètres. «Il arrivera un moment où ces fractures géologiques atteindront une masse critique et provoqueront un désastre national à cause des ambitions des «vampires» des entreprises transnationales américaines», indique Nicolas Maduro. Il souligne que l'augmentation de la production américaine grâce à la fracturation hydraulique, les problèmes économiques en Europe et le ralentissement de la croissance en Chine ont fait baisser les prix de l'or noir et affecté l'économie du Venezuela et d'autres grands exportateurs de pétrole. Hier, le prix du baril de Brent a plongé au-dessous des 57 dollars, soit le niveau le plus bas enregistré depuis mai 2009. Cette baisse intervient à la veille de la publication des statistiques sur les réserves pétrolières des Etats-Unis programmée pour aujourd'hui. Les investisseurs craignent que les réserves américaines restent au même niveau, ce qui maintiendrait la surabondance sur le marché du brut. Les cours de l'or noir ont perdu environ 50% de leur valeur depuis la mi-juin, plombés par l'abondance de l'offre, le renforcement du dollar et la faiblesse de la demande dans un contexte de ralentissement généralisé de l'économie mondiale.