Au moment où la sardine se fait rare, et où son prix a dépassé la barre des 350 DA, l'aquaculture demeure l'une des opportunités qui pourraient freiner l'ampleur de cette problématique. Les autorités, par le biais du ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques, manifestent un intérêt accru au volet des produits de la mer, avec pour objectif de produire plus pour un marché dont la demande ne cesse d'augmenter. En effet, selon les chiffres avancés, l'Algérien consomme de plus en plus de poisson ces dernières années, à la faveur de l'amélioration des conditions de stockage et de transport. Sur ce point, lors de la précédente édition du Salon de la pêche, le directeur général de la Chambre algérienne de pêche et d'aquaculture, Toufik Rahmani, avait souligné que la consommation actuelle de poisson est passée de 3 kg par habitant et par an en 2000 à 5,5 kg, tout en soulignant le fait que la biomasse des ressources halieutiques en Algérie (600 000 tonnes) n'est rien par rapport aux côtes mauritaniennes ou marocaines, respectivement (1,5 million et 1,2 million de tonnes.) C'est pour cela que la nécessité de se tourner vers d'autres investissements tels que le poisson d'élevage et en général l'aquaculture pour produire plus devient nécessaire et urgente. Pour ce qui est des chiffres, les investissements qui ont commencé à donner leurs fruits ces derniers temps procurent au marché près de 3 000 tonnes à l'échelle nationale, alors que cette quantité reste loin de satisfaire une demande beaucoup plus importante. En revanche, M. Rahmani avait précisé que le ministère de la Pêche a mis au point un schéma directeur de développement des activités de la pêche et de l'aquaculture pour l'horizon 2025. Ce schéma, d'un coût de 102 milliards de dinars, permettra au secteur de bénéficier de pas moins de 4 000 projets dans les différents domaines de l'aquaculture, dont les résultats pourront être récoltés dès 2015. Toutefois, il fera savoir que le secteur a franchi un pas important, bien que la création du ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques remonte à l'année 2000. Concernant les projets envisagés par la tutelle, un projet est en cours de réalisation afin de remettre de l'ordre dans la distribution et la commercialisation, sans oublier la prochaine réalisation de 12 halles à marée en différents points côtiers du pays. Afin de réorganiser le marché et stopper les spéculations, pas moins de trois régions pilotes ont été choisies pour cette accomplir cette tâche, en l'occurrences Boumerdès, Mostaganem et Skikda. Par ailleurs, le domaine de la pêche a profité de nombreux projets pour l'amélioration du rendement et de la production. 186 sites pour l'investissement dans le secteur ont été déjà identifiés à travers le pays.A titre d'exemple, l'on citera la ferme pilote réservée à l'élevage de la crevette, réalisée en partenariat avec des Egyptiens, et qui pourra en produire 5 tonnes, ainsi qu'un projet pour la production d'alevins afin de promouvoir la recherche scientifique à Skikda, et d'autres en partenariat avec l'Iran, la Turquie, avec l'implication de quelques pays méditerranéens actuellement à l'étude. En revanche, il est important de mettre en évidence qu'au contraire, les avancées notables enregistrées ces dernières années, la sous-exploitation des potentialités existantes restent à l'ordre du jour, particulièrement à cause des équipements traditionnels, mais surtout aux contraintes bureaucratiques qui sont toujours un obstacle pour les investisseurs.