La Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA) lancera le microcrédit mutuel rural à partir du 2e semestre 2009. Selon le DG de la CNMA, Kamel Arba, ce produit sera mis en place suite à la transformation de ses statuts, sachant que la filiale bancaire n'est plus en activité. Dans le cadre de sa nouvelle structuration, la CNMA «créera deux mutuelles dont la première pour l'activité bancaire et l'autre investie dans les assurances», a précisé M. Arba. Un travail est déjà entamé pour réaliser le changement du statut qui s'effectuera dans un délai minimum de trois à quatre mois, et ce, pour adapter les textes réglementaires aux nouveaux besoins. La branche leasing ne figurera plus parmi les activités de la CNMA, a-t-il encore annoncé. Pour concrétiser les changements décidés, la CNMA a fait appel aux experts nationaux et étrangers, notamment des Français et des Canadiens. «Ces derniers ont une expérience dans le crédit mutuel et le crédit coopérative. Nous étudierons l'ensemble des propositions avec eux pour prendre la meilleure solution qui s'adapte au contexte national», a-t-il expliqué. Pour le volet formation du personnel, la Caisse de mutualité agricole a fait appel à des banques françaises comme le Crédit mutuel rural. L'état d'avancement du dossier est de l'ordre de 40%, selon notre interlocuteur. Axée sur la sensibilisation des intervenants du monde agricole en vue adhérer à la mutuelle, la nouvelle stratégie de la CNMA vise des microcrédits de campagne pour un montant ne dépassant pas les 20 à 30 millions de DA. «Nous allons alléger les procédures d'octroi de crédit pour permettre aux agriculteurs de se développer», relève le responsable. L'autre objectif est la modernisation de l'assurance et l'amélioration de la commercialisation des nouvelles polices. En attendant le lancement de l'assurance sécheresse dans un délai de deux ans, la mutuelle assurance mettra en œuvre de nouvelles polices destinées, entre autres, à la filière tomate et datte. Les agriculteurs et les éleveurs peuvent également compter sur la mutuelle en ce qui concerne le respect des techniques d'exploitation de leurs cultures. L'objectif étant de prévenir, entre autres, les éventuelles maladies. «Nous les accompagnons pour développer une agriculture moderne», fait remarquer M. Arba. Des extincteurs pour les céréaliers Pour protéger la culture céréalière contre les incendies, les moissonneuses batteuses seront équipées d'extincteurs que financera la CNMA. Même ceux qui ne sont pas assurés auprès de la CNMA, seront équipés gratuitement, a avancé Kamel Arba, en mettant l'accent sur les profits tirés par cet acte. Ouverture de nouvelles agences La CNMA se rapproche davantage des agriculteurs. De nouvelles caisses seront ouvertes dans les prochains mois, notamment dans les wilayas de Tindouf, de Tamanrasset et de Naâma. La CNMA, qui compte actuellement 62 caisses régionales, portera le nombre de ses agences à 66 en plus des 340 bureaux locaux. «Nous sommes présents à Bordj Badji Mokhtar», a dit, avec un air de fierté, Kamel Arba, selon qui, ce sont les agriculteurs qui réclament la présence de la CNMA dans leur wilaya. «Notre objectif est de nous rapprocher plus des agriculteurs». Parallèlement à l'ouverture d'agences bancaires, de nouvelles agences d'assurances seront également implantées dans les mêmes wilayas. Assainissement des dossiers des sinistres La CNMA assurance s'attelle actuellement à assainir les anciens dossiers des clients, parallèlement à une importante campagne de sensibilisation pour inciter les intervenants de la filière agricole à souscrire des polices d'assurance, surtout contre les aléas climatiques. La mutuelle assurance lancera la microassurance, destinée aux petits paysans et éleveurs. Ces petits agriculteurs bénéficieront d'un service répondant à leurs besoins en vue de leur garantir un minimum de protection en cas de sinistre, a indiqué Kamel Arba. Un appel aux agriculteurs pour moderniser leurs techniques culturales est lancé. «Nous allons mettre les moyens sur la prévention», a-t-il prévu. Ceci permettra de réaliser une meilleure productivité, limiter les dégâts et garantir des profits pour l'agriculteur et le secteur économique.