Les cours du pétrole progressaient mercredi en fin d'échanges européens, soutenus par des achats à bon compte après le net repli enregistré la veille sur fond d'inquiétudes pour la croissance mondiale, alors que les fondamentaux du marché restaient baissiers. Vers 17H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars valait 49,11 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 1,12 dollar par rapport à la clôture de mardi. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance (dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence) gagnait 1,51 dollar, à 47,98 dollars. Les cours de l'or noir sont erratiques depuis le début de l'année mais les sursauts ponctuels sont souvent d'ordre technique ou dus à des achats à bon compte, la tendance baissière risquant de reprendre, selon des analystes. Le prix du baril, qui a plongé d'environ 60% depuis juin, a fortement décroché mardi après la révision à la baisse des projections de croissance mondiale du Fonds monétaires international (FMI). Quelques jours après un rapport semblable de la Banque mondiale, le FMI a prévenu que la chute des cours ne suffirait pas à soutenir durablement l'économie mondiale, freinée par des faiblesses persistantes en zone euro et un ralentissement chinois sans précédent depuis 25 ans. A court-terme, les perspectives restent négatives au vu de l'abondance d'offre sur le marché. Nous prévoyons de nouvelles baisses des prix dans les semaines à venir, même si des fluctuations dans les deux sens pourraient ponctuellement intervenir, prévenaient les experts de Commerzbank. Le surcroît d'offre sur le marché est en partie dû à la révolution du gaz de schiste aux Etats-Unis, qui a entraîné une augmentation massive de la production chez le premier consommateur mondial d'or noir. Mais la glissade des prix rend certains projets moins rentables et les entreprises du secteur ont annoncé une série d'abandons et des suppressions d'emploi, notamment dans leurs opérations américaines. Mercredi, le géant minier anglo-australien BHP Billiton a annoncé qu'il allait arrêter d'exploiter 40% de ses plateformes de pétrole de schiste aux Etats-Unis. En un mois, les trois premiers acteurs mondiaux dans les services à l'industrie pétrolière (Schlumberger, Halliburton et Baker Hughes) ont annoncé un total de 17.000 suppressions d'emplois. Le ministre irakien du pétrole, Adel Abdel Mehdi, a toutefois affirmé mercredi que la surproduction mondiale de pétrole, qu'il a estimée à 2,5 millions de barils par jour, pourrait se résorber avec le départ du marché de certains producteurs, particulièrement dans le domaine coûteux du pétrole de schiste. Nous estimons que les prix du pétrole ont atteint un plus bas et il serait difficile qu'ils baissent encore plus, a-t-il déclaré lors d'une conférence énergétique à Koweït. L'Irak est l'un des principaux pays producteurs de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP). Le cartel avait accentué la chute des cours en novembre en décidant de maintenir inchangé son plafond de production. Certains pays de l'Opep, comme le Venezuela, voudrait que le cartel décide de réduire sa production pour soutenir les cours, mais plusieurs de ses membres influents, comme l'Arabie Saoudite, ne veulent pas en entendre parler. Jeudi, les investisseurs décortiqueront les données hebdomadaires du département américain de l'Energie (DoE) sur les réserves américaines d'or noir, en quête d'indices sur la demande énergétique du plus gros pays consommateur de pétrole au monde. Ces données, traditionnellement publiées le mercredi, ont été décalées cette semaine en raison d'un jour férié aux Etats-Unis lundi dernier. Selon les analystes interrogés par l'agence Bloomberg, les stocks de brut se seraient étoffés de 2,4 millions de barils.