Le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra a qualifié samedi soir la visite du ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier en Algérie d'"importante" assurant qu'elle s'inscrivait dans le cadre des traditions de la coopération "profonde" entre les deux pays. Lors d'une conférence de presse animée conjointement avec son homologue allemand, M. Lamamra a dit que l'Allemagne est un "grand Etat et constitue la 5e économie dans le monde et la plus forte économie en Europe". Cette visite, de deux jours, s'inscrit dans le cadre des "traditions profondes qui unissent les deux pays", a-t-il ajouté rappelant que "durant les 10 dernières années, un échange de visites intenses ont eu lieu entre les hauts responsables des deux pays à leur tête la visite d'Etat du président de la République, Abdelaziz Bouteflika en Allemagne ainsi que la visite du président allemand et de la chancelière allemande en Algérie". La visite de M. Steinmeier constitue la troisième visite d'un ministre allemand des Affaires étrangères durant la décennie écoulée, a rappelé le chef de la diplomatie algérienne soulignant les démarches algériennes visant à renforcer et consolider ses relations avec ce pays. Algérie-Allemagne : un grand rôle dans la mobilisation de la coopération internationale contre le terrorisme Par ailleurs, M. Lamamra a affirmé que l'entretien qu'il a eu avec son homologue allemand avait porté sur le "traitement de la question du terrorisme international" soulignant l'encouragement des deux pays de la coopération internationale dans la lutte contre ce fléau. Il a, ainsi, rappelé le "rôle important et efficace" joué par les deux pays pour mobiliser la coopération internationale contre le terrorisme en plus de leurs "actions soutenues pour le règlement des crises complexes dont la situation au Proche Orient et en Palestine". S'agissant de la situation en Libye, M. Lamamra a affirmé avoir évoqué ce sujet avec son homologue allemand ainsi que la situation au Mali et au Proche Orient. A une question sur les visites intenses des chefs d'Etats africains dernièrement en Algérie, M. Lamamra a estimé que "c'est une chose normale du fait de la position, du rôle et la contribution de l'Algérie à la coopération internationale pour le rétablissement de la sécurité, la stabilité et le développement dans la région". "Les visites de nos frères africains et arabes ainsi que des responsables des autres régions du monde dont l'Europe s'inscrivent dans le cadre du renforcement de la coopération pour l'établissement de relations internationales marquées par la paix et la coopération", a-t-il poursuivi dans ce sens. M. Lamamra a, dans ce contexte, annoncé davantage de visites en Algérie dans un avenir proche ce qui devra, a-t-il ajouté "consolider la position de l'Algérie sur la scène internationale conformément à ses potentialités et le respect dont elle jouit". Répondant à une question sur le sommet tenu en décembre dernier en Mauritanie et de ce qui a été rapporté à propos de l'intervention militaire pour le règlement de la crise en Libye, M. Lamamra a rejeté que le communiqué de Nouakchott ait contenu un appel à certains Etats d'intervenir militairement dans la région estimant qu'il s'agit d'une "lecture erronée du communiqué de Nouakchott". "Je pense, et c'est ce qui est exprimé par ces responsables eux-mêmes en visite en Algérie ou à partir de leurs capitales (...) qu'il s'agit de se focaliser sur la lutte anti-terroriste en conjuguant les efforts de tous dans cette démarche et en donnant l'opportunité aux efforts consentis par l'Algérie pour trouver des solutions pacifiques à ces cirses". Nécessaire respect des religions et sentiments des musulmans A une question sur l'attentat qui a ciblé le journal "Charlie Hebdo", M. Lamamra a réitéré que l'Algérie avait qualifié "l'incident d'acte terroriste" ajoutant "nous continuons à penser qu'il est impératif de respecter les symboles forts des religions et à ne pas attenter aux sentiments des musulmans". "La conception de la liberté d'expression peut être différente, toutefois, le respect des valeurs sur lesquelles est fondée la coopération entre les peuples et nations est fondamental", a-t-il ajouté. "Plus nous pensons qu'il s'agit du terrain le plus approprié pour lutter efficacement contre le terrorisme dans le cadre d'une coordination internationale, plus nous pensons qu'il est primordial d'éduquer les générations futures dans le sens du respect de ces symboles et valeurs", a poursuivi M. Lamamra soulignant que ces "dénominateurs communs sont la base du dialogue entre les civilisations et les religions".