En février, l'APC a informé les bouchers du marché qu'ils devraient quitter les lieux au plus tard le 15 avril pour permettre l'installation du chantier de l'extension du métro d'Alger. Ce délai a expiré et le marché est toujours en activité. Samedi, 17h. La viande rouge est proposée à raison de 850 DA le kilo au marché couvert Djelmani qui se trouve au centre-ville d'El Harrach, à 10 m du siège de l'APC. On l'aura compris, le pavillon viande et volaille du marché est toujours en exploitation. Pourtant, début mars dernier, les commerçants ont été invités par les services de l'APC à vider les lieux au plus tard le 15 avril pour laisser la place à l'installation d'un chantier du métro d'Alger. «Nous continuons à travailler le plus normalement du monde. Il y a ceux qui ont égorgé des moutons et des bœufs ce matin, il y a d'autres qui ont programmé d'aller au marché de bétail ou à l'abattoir pour s'y approvisionner», affirme un boucher. En clair, ces commerçants ne sont pas inquiétés. Selon notre interlocuteur, aucune mise en demeure écrite n'a été adressée par le gérant (APC) aux locataires de ce pavillon. «Il y a eu des instructions verbales», reconnaît-il. Sur les trente boutiques que compte cette partie du marché couvert, la plupart sont en activité en cette après-midi du début de semaine. Les clients se faisaient très rares et la structure sombre déjà dans le manque d'hygiène. Des odeurs écœurantes agressent les narines dès l'entrée du marché. Dans le couloir, ce sont les mouches qui inquiètent les visiteurs. «C'est sûr que nous allons partir de là, mais l'APC ne nous a donné aucune assurance quant à des locaux de remplacement», ajoute-t-on. Les concernés croient savoir qu'ils seraient transférés vers l'ancien marché couvert Zakaria, qui se trouve aussi au centre-ville, à 50 m du siège de la commune. Le Zakaria est constitué aussi de deux blocs, l'un réservé à l'habillement et l'autre à la viande. Le pavillon viande est quotidiennement ouvert entre 7h et 13h, tandis que celui de l'habillement reste accessible jusqu'en fin d'après-midi. Ce marché a toutefois besoin d'être réaménagé de l'intérieur comme de l'extérieur, vu les dégradations qu'il a subies au fil du temps. Les locaux réservés à la viande baignent dans un incroyable manque d'hygiène. Des odeurs nauséabondes s'y dégagent. En plus du marché couvert Zakaria, le centre-ville d'El Harrach dispose encore d'une importante infrastructure commerciale non exploitée depuis le début des années 1990. Quelque 150 locaux sont en fait livrés aux actes de dégradation faute d'affectation et d'exploitation. L'enceinte a été transformée en décharge sauvage. Les trabendistes activant dans les ruelles de la ville y jettent leurs déchets en toute impunité, malgré les engagements pris par les responsables de l'APC quant au réaménagement du site. C'est dire que l'ex-Maison-Carrée dispose de plusieurs aires de commerce mal exploitées au moment où les habitants souffrent de la présence des trabendistes dans tous les quartiers du chef-lieu, notamment à Boumati. En définitive, le pavillon viande et volaille du marché Djelmani est appelé à disparaître à la faveur de l'installation d'un chantier d'extension de la première ligne du métro d'Alger (Bachdjarah - El Harrach). Une bonne partie du chantier a été déjà installée. Cette installation est devenue effective depuis le 28 février dernier avec l'entrée en vigueur d'un nouveau plan de circulation. A y voir de près, on constate que le périmètre du chantier a été partiellement clôturé. La grande place Aïssat Idir est à moitié occupée. La plupart des routes qui relient la sortie de la ville vers la Glacière (Hussein Dey) et le siège de l'APC sont barricadées. La seule voie qui reste encore accessible par voiture, c'est l'avenue Tabout Belkacem, là où se trouvent les arrêts de bus appartenant à l'Etusa. Le bouclage de ce boulevard et la démolition du pavillon viande et volaille de Djelmani est une question de temps.