Arabesques, nonchalance et petits pas de danse: les dribbles de Neymar ne cessent de déboussoler ses adversaires, au point que le Brésilien, qui donne enfin sa pleine mesure au FC Barcelone, se retrouve accusé de trop provoquer, dans tous les sens du terme. Balle au pied, un animateur Après une première saison en demi-teinte, voici Neymar pleinement épanoui en Catalogne: le Brésilien marque, dribble et enflamme le jeu catalan, autrefois trop dépendant du seul Lionel Messi. A bientôt 23 ans, "Ney" est devenu le titulaire indiscutable de l'aile gauche barcelonaise, où ses accélérations balle au pied, ses crochets et ses appels en profondeur déstabilisent les défenseurs. Un provocateur, donc, dans le bon sens du mot, comme l'explique son capitaine Xavi. "C'est un joueur extraordinaire, qui fait la différence", a expliqué le milieu catalan vendredi en conférence de presse. "Il se retrouve dans des situations de un contre un, où il doit dribbler, affronter l'adversaire (...) C'est son jeu et il faut l'accepter." De plus en plus complice avec Messi, Neymar est devenu particulièrement efficace: le Brésilien compte déjà 21 buts cette saison toutes compétitions confondues, alors que son total n'avait pas dépassé 15 buts sur l'ensemble de la saison dernière, certes perturbée par les blessures et des déboires judiciaires liés à son transfert. Devant le public, un agitateur Neymar aime faire le spectacle, notamment par sa manière de célébrer ses buts. Auteur mercredi d'un doublé qui a qualifié le Barça pour les demi-finales de la Coupe du Roi aux dépens de l'Atletico Madrid (3-2), le capitaine de la Seleçao a d'abord chambré le public du stade Vicente-Calderon en portant la main à l'oreille, façon de dire: "Je ne vous entends pas." Puis il a esquissé une danse face à la tribune, une attitude qui a beaucoup déplu aux joueurs de l'"Atleti" et provoqué un début d'échauffourée avant la mi-temps. Résultat, le chaud public "colchonero" a passé la seconde période à le conspuer et l'entraîneur Luis Enrique a été contraint de le faire sortir pour ne pas l'exposer davantage. "C'est sa manière de comprendre le football et de vivre", a dédramatisé Xavi. "Il est difficile de changer quelqu'un. Bien sûr qu'il faut savoir gagner et perdre, savoir se tenir, mais Neymar le sait." Pour les adversaires, une cible "Neymar est un peu provocateur (...) Il va avoir des problèmes toute sa carrière", a prophétisé mercredi soir Cani, milieu offensif de l'Atletico. De fait, entre son jeu déroutant et son caractère chambreur, Neymar s'expose aux coups, à l'image de cette semelle du défenseur de l'Atletico José Maria Gimenez, mi-janvier, qui avait laissé sa cheville en sang. En Liga, il a déjà été victime de 51 fautes en 20 journées, soit plus que Messi lui-même (44)! Le N.11 Barcelonais ne se laisse néanmoins pas faire. "Personne n'est obligé de plaire à tout le monde, mais il existe une chose qui s'appelle le respect", a écrit "Ney" jeudi sur son compte Instagram. Pour répondre aux critiques, le meilleur des terrains pour le Brésilien reste celui du Camp Nou: dimanche soir contre Villarreal en Liga (21h00), la différence viendra peut-être encore de ses dribbles.