Pour terminer la fin du mois, l'Algérien moyen se rabat sur les pâtes-maison. En effet, dans le but de faire quelques économies dans le budget «aliments essentiels», la mère de famille se rabat sur les plats traditionnels faits à base de farine, semoule et huile. Cependant, est-ce qu'elle se ruinerait moins en «mettant la main à la pâte» ? Et, est-ce vraiment une bonne affaire de bouder le pain du boulanger ? Une cliente s'apprêtant à acheter deux kilos de semoules nous explique que la différence entre acheter du pain et le faire à la maison est très grande. «Les aliments achetés - c'est connu- reviennent plus chers que ceux faits à la maison. Avec un kilo de farine à 60 dinars ou un kilo de semoule à 45 dinars, on peut avoir quatre à cinq galettes au lieu de deux galettes achetées pour le même prix», témoigne t-elle. «Et pour le moment, les prix de ces aliments restent accessibles. D'ailleurs, malgré les hausses de prix " épisodiques» que connaissent ces aliments de base, le pain- maison reste moins coûteux que celui du boulanger», ajoute- elle. Contrairement aux autres aliments - qu'on qualifie en général de luxueux - tels les viandes et les fruits- les aliments de base n'ont pas connu une élévation de prix ces dernières semaines. Fini l'épisode ou le bidon d'huile faisait 700 dinars. Depuis un bon laps de temps, le prix de l'huile n'a pas bougé. Un litre d'huile fait entre 110 et 130 dinars. Le prix dépend de la marque. On peut même trouver une bouteille d'huile -bas de gamme- d'un litre à 90 dinars dans certaines superettes. Concernant le café, boisson indispensable pour les Algériens, son prix varie entre 120 et 130 dinars. Tout dépend du quartier où il est vendu. Quant au sucre, son prix affiché est toujours entre 55 et 60 dinars le kilo. Vu que ce prix n'est pas prêt de baisser, les amateurs de gâteaux deviennent moins gourmands. Tout bien considéré, les prix des denrées de première nécessité n'ont pas bougé. «A dire vrai, il serait mieux ainsi. Car s'il y a lieu de modifier le moindre prix, celui-ci sera sûrement fixé au haut de la barre. Il vaut mieux donc accepter cette stabilité au risque d'une hausse immaîtrisable», analyse un passant avec amusement.