Pays voisins, l'Algérie et la Tunisie font face à de défis communs, dont celui imposé par le terrorisme et celui dû à une reconfiguration mondiale politique, géostratégique et économique. Quoi, donc, de plus normal que le nouveau président de la République de Tunisie choisit l'Algérie comme première destination officielle après son investiture au palais présidentiel de Carthage. Cette visite officielle aura lieu à partir d'aujourd'hui. Le président tunisien, Béji Caïd Essebsi, avait, rappelle-t-on, annoncé, lors de sa campagne électorale pour la récente élection présidentielle de Tunisie que l'Algérie sera sa première destination s'il venait à être élu président de la République. Il avait confirmé cette option juste après l'annonce des résultats de cette élection à l'issue de laquelle il est sorti vainqueur face à Moncef Marzouki. En janvier 2015, le président Abdelaziz Bouteflika invite son homologue tunisien pour une visite officielle en Algérie. Les deux présidents ont, donc, exprimé leur intérêt au déplacement de Beji Caïd Essebsi en terre algérienne. Un communiqué de la présidence de la République a annoncé que l'ambassadeur d'Algérie en Tunisie a remis au chef d'Etat tunisien une invitation officielle de son homologue Abdelaziz Bouteflika pour effectuer une visite d'Etat en Algérie. «Cette visite offrira l'occasion aux deux chefs d'Etat de se pencher sur les voies et moyens de consolider les liens historiques de fraternité et de solidarité active entre les peuples algérien et tunisien, et de dynamiser davantage la coopération entre les deux pays, au bénéfice de leur développement mutuel et au service de la construction de l'Union du Maghreb arabe», est-il écrit dans ce communiqué. La rencontre «permettra aussi aux présidents algérien et tunisien de poursuivre la concertation et la coordination entre l'Algérie et la Tunisie sur des questions d'intérêt commun, notamment au niveau des régions maghrébine et sahélienne, ainsi que de la nation arabe», est-il ajouté dans le communiqué. On s'en rappelle, Moncef Marzouki, lui, a choisi la Libye comme sa première destination officielle après son investiture en tant que président de la République par intérim de la Tunisie, suite à la chute de Zine El Abidine Ben Ali. Moncef Marzouki «sympathisant» du «djihad» en Syrie, avait même proposé aux nouvelles autorités libyennes la remise de l'ex-Premier ministre libyen. Une position tout à fait opposée à celle de l'Algérie qui avait refusé de remettre aux nouvelles autorités de la Libye des proches de Mouammar El Kadhafi de crainte de représailles à leur encontre. Ce qui signifierait que l'Algérie s'entendrait mieux avec Beji Caïd Essebsi qu'avec Moncef Marzouki, en particulier pour ce qui est de dossiers de l'actualité internationale et même régionale.