Le nombre d'accélérateurs de radiothérapie, qui est actuellement de 14 au niveau des centres spécialisés, atteindra 35 avant la fin de l'année avec la réception de quatre nouveaux centres anticancer, a indiqué hier le directeur des services de santé au ministère de la Santé, Mohamed El Hadj. S'exprimant sur les ondes de la Radio nationale à l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre le cancer, El Hadj a souligné que les nouveaux accélérateurs seront installés dans des centres spécialisés répartis sur l'ensemble du territoire national pour éviter toute disparité dans la prise en charge de la maladie, soulignant que le coût de réalisation d'un centre anticancer avoisinait les 4 milliards de dinars. Il a tenu à rappeler que le nombre d'accélérateurs fonctionnels qui était de sept en 2013 a doublé en 2014 et atteint 14 accélérateurs, pour dire tous les efforts déployés par le secteur de la santé pour améliorer la radiothérapie et réduire les délais d'attente d'un rendez-vous, ajoutant que 95 unités de traitement et de suivi sont ouvertes au niveau des wilayas. Quand on lui fait remarquer que les patients atteints par cette pathologie sont contraints de patienter pendant longtemps pour prétendre bénéficier de séances de radiothérapie, celui-ci admet que «l'on s'en est pris trop tard» parce que, explique-t-il, l'investissement pour acquérir les appareillages destinés au traitement des cancéreux représente «un investissement très lourd». Il précise que seuls 14 accélérateurs fonctionnent actuellement à travers le pays et que vers la fin de 2015 ils devraient passer passer de 35 puis, à terme, à 50 équipements de radiothérapie permettant de traiter les malades dans différentes régions du pays. Parallèlement, signale l'invité, une centaine de physiciens et de manipulateurs chargés de faire fonctionner ces accélérateurs sont, actuellement, en train d'être formés. El Hadj a, en outre, indiqué qu'avant la fin de l'année 2015, un registre électronique du cancer sera mis en place pour garantir plus de précision sur l'incidence de la maladie. A une question sur la prise en charge du cancer dans les centres de santé privés, le directeur des services de santé a fait savoir qu'une dizaine de centres privés sont en train de se mettre en place qui proposent la radiothérapie et la chimiothérapie, relevant que la question du remboursement des soins dans le secteur privé était en cours d'étude. Mohamed El Hadj détaille par ailleurs les axes du Plan national de lutte contre le cancer, élaboré par le Professeur Zitouni. Il indique que celui-ci vise à améliorer la prévention, à travers la connaissance des facteurs de risque, à dépister, diagnostiquer et améliorer les traitements, organiser l'accompagnement des malades, développer le système d'information sur cette pathologie, renforcer la formation et la recherche et consolider les capacités de financement «en optimisant et en rationalisant les dépenses». Création de nouveaux centres anticancer dès 2016 Selon un document relatif à l'évolution de l'offre publique en radiothérapie rendu public hier par le ministère de la Santé, le nombre d'accélérateurs linéaires de radiothérapie atteindra les 58 avant la fin de l'année 2017. Plusieurs régions seront dotées de nouveaux centres anticancer (CAC) entre 2016 et 2017, selon le document qui précise que les wilayas concernées sont Béchar, Adrar, El Oued, Chlef, Tiaret, Médéa, tandis qu'un institut du cancer sera livré à Oran. Chaque établissement spécialisé comportera trois accélérateurs linéaires de radiothérapie. Le ministère de la Santé a rappelé que «l'année 2014 a marqué le début de la réduction des délais d'attente pour la radiothérapie mais avec de fortes disparités régionales allant d'une semaine à 15 jours pour Oran, Sétif et Batna mais jusqu'à 6 mois pour Alger et Blida». Avec la mise en service de deux nouveaux accélérateurs à Blida, prévue avant le mois d'avril, et la réception progressive courant 2015 de nouveaux CAC à Draâ Ben Khedda, Tlemcen, Sidi Bel Abbès, Annaba et Laghouat qui permettra la mise en service de 20 nouveaux accélérateurs, «le délai normatif moyen national pour un rendez vous en radiothérapie sera inférieur à 30 jours», a estimé le ministère. «Ce délai sera encore amélioré avec la mise en œuvre du Plan cancer qui prévoit des approches alternatives en matière de soins palliatifs qui vont libérer plus de places en radiothérapie», selon la même source. Le ministère de la Santé a rappelé que «les équipements de radiothérapie sont soutenus par les accords de partenariat stratégique signés notamment avec l'américain Varian qui va fournir au moins la moitié des nouveaux accélérateurs», soulignant que «Varian Algérie (société qui vient d'être créée) assurera la gestion de la base logistique de maintenance en Algérie et gérera le centre de formation pour tous les personnels appelés à travailler sur les équipements».