Un accord de partenariat stratégique entre le ministère de la Santé et l'entreprise américaine Varian medical system dans le domaine de la radiothérapie a été signé lundi dernier à Alger. L'accord, qui porte sur l'acquisition d'accélérateurs linéaires, a été signé par la directrice des études et de planification au ministère de la Santé, Mme Zerrouki Cherifa et le vice-président de Varian, Dow R. Wilson, en présence du ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf. M.Boudiaf s'est félicité de la signature de cet accord de partenariat qui devra contribuer notamment à une «meilleure» prise en charge des malades atteints de cancer. Cet accord va permettre à l'entreprise américaine de s'installer en Algérie, à travers la création de «Varian-Algeria», a-t-il indiqué, ajoutant que celle-ci assurera la formation et la fabrication des pièces de rechange. Pour sa part, Mme Zerrouki a indiqué que ce partenariat, dont le montant global avoisine les 56 millions de dollars, permettra d'avoir des soins de qualité grâce à ce type d'accélérateurs linéaires. Elle a ajouté qu'outre l'acquisition de ces équipements, Varian «assurera l'accompagnement en ce qui concerne la formation, l'utilisation, la maintenance et l'entretien de ces équipements». De son coté, le vice-président de Varian a qualifié d'«ambitieux» ce partenariat qui devra contribuer à lutter efficacement contre le cancer. De l'avis de nombreux spécialistes, il y a un léger mieux dans le traitements et la prise en charge de cette maladie en Algérie. Cependant, les mêmes spécialistes suggèrent plusieurs solutions. Des oncologues ont appelé, lundi dernier, à Alger, à l'application du Plan national de la lutte contre le cancer et à l'amélioration du système de santé algérien, pour assurer son efficacité». Il est impératif d'appliquer le Plan national de lutte contre le cancer et d'améliorer le système de santé algérien, pour plus d'efficacité de ce programme», a indiqué le Pr Kamel Bouzid, chef de service oncologie au Centre Pierre et Marie Curie (Cpmc), lors d'une conférence de presse organisée au forum du quotidien El Moudjahid à l'occasion de la journée mondiale contre le cancer. Le Pr Bouzid a estimé que le plan de lutte contre le cancer ne pouvait pas être appliqué en Algérie si le système de santé actuel n'est pas reformé et mieux organisé. Il a suggéré le remboursement de l'ensemble des traitements anticancer par la sécurité sociale, au même titre que les médicaments des maladies chroniques. Concernant la radiothérapie, le chef de service oncologie a proposé le transfert des patients atteints de cancer à l'étranger, en attendant que l'Algérie se dote de 20 centres anticancer et des 55 accélérateurs prévus. Il a, par ailleurs, préconisé l'abolition du service civil pour les médecins, étant donné qu'il n'avait pas abouti aux résultats escomptés. Pour sa part, le Dr Ahmed Bendib, chef de service sénologie au Cpmc a recommandé l'organisation de cycles de formations pour les médecins généralistes dans le domaine du dépistage du cancer du sein. Il a considéré que les médecins généralistes formés pouvaient être d'une grande aide aux oncologues et sénologues en matière de diagnostic et d'organisation des soins des patients. Le chef de service sénologie a aussi insisté sur l'utilité de coordonner les efforts de l'organisation des soins, entre différents ministères et de désigner un responsable du plan de lutte contre le cancer, à même de déterminer les actions et les objectifs de ce programme. Pour le retard dans les rendez-vous en radiothérapie, le Pr Bendib a souligné que ce traitement n'était efficace que trois mois après la détection du cancer et qu'au-delà de ce délai, cette thérapie devenait inutile, voire même nocive. L'avocate Fatma Zohra BenBrahem est intervenue pour aborder les droits des malades. Elle a rappelé que l'accès aux soins était un droit fondamental et que les malades devaient porter plainte en cas de manquement du personnel hospitalier à ce droit. Elle a aussi appelé les femmes atteintes de cancer et répudiées par leurs maris à demander des dommages et intérêts, rappelant que la loi les protégeait dans cette situation. De son côté, Hamida Kettab, la secrétaire générale de l'association El Amel a plaidé pour la création d'un centre de soins palliatifs, pour les malades en fin de vie. Elle a souligné que les malades en stade terminal devraient bénéficier de soins adaptés et pouvoir mourir en toute dignité.