Loin de la moyenne des 100 dollars le baril, enregistrée au cours des trois dernières années, le prix du baril de pétrole ne pourrait pas remonter sensiblement dans un avenir proche. Le baril pourrait remonter à 73 dollars en 2020, estime l'Agence internationale de l'énergie (AIE) dans ses prévisions publiées lundi. La chute du cours du brut, qui a perdu 60% depuis juin 2014, ne devrait être jugulée à moyen terme, prévient l'agence. Malgré un rebond ces derniers jours pour atteindre 60 dollars/baril, les prix pourraient ne pas retrouver leurs sommets passés. Selon l'agence, le marché s'oriente vers «le rééquilibrage» qui devrait intervenir relativement rapidement, mais sa portée sera relativement limitée. A propos de la demande, l'AIE prévoit, pour les six prochaines années, une croissance plus rapide de la demande par rapport à l'offre, ce qui explique le redressement des prix. L'offre croîtra essentiellement dans les pays non-membres de l'Opep, précise l'AIE, avançant que la production de celle-ci augmentera tout de même de 200 000 mbj chaque année, principalement grâce à l'Irak. Mais la consommation sera moins importante qu'anticipée auparavant, dans un contexte économique qui restera peu dynamique, poursuit le document de l'agence. Et de préciser qu'elle «devrait croître en moyenne de 1,1 million de barils par jour (mbj) pour atteindre 99,1 mbj en 2020, contre 92,4 mbj en 2014». En Algérie, le maintien d'un prix moyen inférieur à 70 dollars/baril durant les deux prochaines années accentuerait le déficit budgétaire. Des économistes préviennent que ce déficit aura pour conséquence l'absorption de la totalité du Fonds de régulation des recettes. Une plus grande rationalisation de la dépense publique et une révision des politiques de subventions doivent être décidées dans le court terme, ont-ils conseillé, appelant aussi pour une réforme fiscale permettant de limiter l'évasion fiscale et lutter efficacement contre l'informel.