Les préparatifs pour la tenue du 5e round des pourparlers intermaliens ont débuté hier à Alger. Chapeautée par le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, et le Premier ministre malien, Modibo Keita, cette rencontre devra permettre de mettre les jalons d'un accord de paix définitif à la crise malienne. L'Algérie est considérée comme le chef de file de la médiation internationale dans le dialogue intermalien. Les négociations avaient été entamées en juillet 2014 à Alger. Dans son allocution d'ouverture, Lamamra a salué la présence du Premier ministre malien à cette réunion qui lui a permis de «rencontrer l'équipe de la médiation internationale», relevant aussi sa «sagesse et sa contribution à apaiser les difficultés». La réunion s'est tenue en présence du représentant de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), la Cédéao, l'UA et l'OCI. De son côté, le Premier ministre malien, Modibo Keita, en visite d'amitié à Alger depuis mardi, a déclaré à l'issue de l'audience accordée par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, que les pourparlers inter-maliens, menés sous la médiation de l'Algérie, sont «en très bonne voie». «Beaucoup d'activités ont été menées dans le sens de l'élaboration d'une feuille de route pour aboutir à un projet d'accord de paix», a-t-il relevé. Le nouveau round de pourparlers est destiné à discuter en profondeur cet accord de paix pour aller vers la conclusion d'un accord définitif. «Nous considérons le temps non plus comme un ami mais comme un ennemi» a-t-il fait savoir. La situation sécuritaire au nord du Mali est toujours instable. La semaine passée, une dizaine de personnes a trouvé la mort dans plusieurs villes de la région, dans des échanges de tirs entre différentes factions armées. A ce propos, le Premier ministre malien a estimé que «plus nous traînons, plus la situation se complique et plus les problèmes sécuritaires s'accroissent». M. Modibo Keita a souhaité «vivement que cet accord puisse être conclu dans les plus brefs délais entre les Maliens eux-mêmes». Le pays a une fois de plus sollicité l'appui de l'Algérie pour arriver à une solution définitive à la crise malienne», a-t-il ajouté. Par ailleurs, il a indiqué avoir remis au président Bouteflika un message écrit du président du Mali, Ibrahim Boubacar Keïta. Ce message a trait aux relations de coopération entre le Mali et l'Algérie et également aux pourparlers inter-maliens inclusifs dans la perspective de la conclusion d'un accord de paix. Sur le plan bilatéral, M. Keita a indiqué que la coopération algéro-malienne est «très ancienne et efficace, mais qui a toujours besoin d'être dynamisée». Affirmant avoir trouvé auprès des autorités algériennes «une oreille attentive» pour soutenir le Mali économiquement, Modibo Keita a indiqué espérer qu'Alger aide Bamako à restaurer principalement la paix et la sécurité dans le nord du Mali. Il a par la suite souligné qu'il est réconforté après l'audience accordée par M. Bouteflika. «Nous sortons de cette audience réconfortés par les sages conseils du président Bouteflika et par le renouvellement de l'engagement de l'Algérie aux côtés du Mali dans la perspective d'un développement harmonieux et d'une situation sécuritaire stabilisée», a-t-il conclu.