La Russie a réagi hier aux appels de l'Organisation des exportateurs de pétrole de participer à la stabilisation des cours pétroliers. Ayant le statut de pays observateur au sein de l'OPEP, la Russie est le premier exportateur mondial de pétrole, ce qui lui confère un rôle déterminant dans le maintien des cours. Le vice-Premier ministre russe en charge de l'Energie, Igor Setchine, a indiqué hier que la Russie est disposée à coopérer avec l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). "La Russie est prête à coopérer avec l'Opep" en vue de stabiliser les cours, a déclaré Setchine à Pékin, où un accord de coopération dans le domaine du pétrole a été signé entre la Chine et la Russie. Le secrétaire général de l'Opep, M. Abdallah Salem El-Badri, devrait effectuer une visite en Russie en mai dans le cadre du renforcement de la coopération entre Moscou et l'Organisation pétrolière, a également annoncé Setchine. Il a, d'autre part, rappelé que la Russie maintenait sa proposition d'accueillir l'automne prochain à Moscou une conférence internationale sous le thème "L'industrie du pétrole et du gaz et la formation des prix des hydrocarbures". Il a souligné que la Russie estimait que "non seulement les pays membres de l'Opep devraient prendre part à la rencontre, mais également des pays producteurs de pétrole indépendants comme le Kazakhstan, l'Azerbaïdjan, le Brésil et le Mexique". L'Opep ne cesse de plaider en faveur d'une plus grande contribution des pays non membres aux efforts visant à réguler la production en vue de stabiliser les cours du brut. Les observateurs relèvent cependant que la contribution de ces pays, notamment de la Russie, est très faible. Les réductions de production annoncées par Moscou représentent en fait les limites de production atteintes aussi bien par les installations pétrolières que par les gisements en exploitation en Russie, relèvent-ils. De son côté, l'Iran a réitéré hier son soutien à une baisse des quotas de production de l'Opep en cas d'excès de l'offre. " S'il y a un excès de l'offre, l'Iran soutiendra naturellement une baisse des quotas" à la prochaine réunion de l'organisation prévue en mai, a indiqué Mohammad Ali Khatibi lors d'une conférence sur le pétrole et le gaz. Le responsable iranien a jugé "préoccupant pour l'Opep le fait que les stocks augmentent". Le 8 avril dernier, le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, avait affirmé que "l'Opep devrait maintenir son quota de production à sa réunion du 28 mai à Vienne, au cas où l'économie mondiale se redresse". Ces déclarations interviennent dans un contexte où le cours pétrolier se maintient autour des 50 dollars. Le Brent de la mer du Nord (livraison en juin) a été cédé à 50,30 dollars le baril, alors que le baril de light sweet crude a atteint 45,91 dollars, et ce, au lendemain d'une très forte chute des prix de près de 9% à New York.