Invité hier matin du Forum du quotidien El Moudjahid, le ministre des Sports, Mohamed Tahmi, s'est exprimé sur des sujets qui ont fait l'actualité ces derniers jours. A commencer par la CAN 2017 de football dont on sait que l'Algérie s'est portée candidate pour son organisation. mais les rumeurs prétendent qu'elle pourrait être organisée par un autre pays. «Ce que je peux vous dire, a déclaré M. Tahmi, c'est que l'organisation d'une compétition sportive internationale répond à un cahier des charges des plus rigoureux et que de ce point de vue l'Algérie est parfaitement sereine. Son dossier de candidature est ficelé et répond à tous les critères imposés par la propriétaire de l'évènement qui est la Confédération africaine de football. Dans ce genre de situation s'il est une instance habilitée à parler de l'évènement c'est bien la Fédération qui gère le sport en question. Maintenant vous savez que dans toute opération de ce genre où on doit procéder à un vote, il y a un lobbying qui intéresse la Fédération algérienne de football. C'est un jeu de relations qui lui appartient de manière à attirer les faveurs d'un maximum de votants au sein du Comité exécutif de la CAF. L'Algérie a un invité de marque en ce moment en la personne du président de la CAF, M. Issa Hayatou venu assister à la finale de la supercoupe d'Afrique des clubs. Il sera reçu aujourd'hui par le Premier ministre lors d'une audience à laquelle j'assisterai. Je ne peux donc pas vous dire de quoi il sera question mais le volet de la CAN 2017 sera certainement abordé.» «L'aide de l'Etat au professionnalisme n'est pas éternelle» Concernant le dossier du professionnalisme, on sait que les présidents de clubs professionnels se sont récemment réunis pour demander que l'Etat les aide au-delà de l'année 2018 fixée comme ultime délai pour cette aide. «Tout n'est question que de bonne gouvernance, a dit M. Tahmi. Quand le professionnalisme dans le sport a été instauré en Algérie, personne n'a obligé ces clubs à devenir professionnels. Du moment qu'ils se sont engagés dans cette voie, ils doivent savoir qu'ils deviennent des sociétés privées commerciales. Si l'Etat le voulait, il les laisserait à leur propre sort mais il ne le fait pas parce qu'il s'agit également d'associations sportives appelées à jouer un rôle dans le développement du sport concerné. L'Etat a donc décidé de les soutenir pour qu'ils se lancent dans le professionnalisme. Au départ cette aide ne devait pas aller au-delà de 2014 mais compte tenu des difficultés que ces clubs rencontraient, le ministère des Sports est intervenu en leur faveur pour que ce soutien aille jusqu'à 2018. Il faut que ces clubs comprennent que cette aide n'est pas éternelle. C'est à eux de retrousser leurs manches pour faire fructifier leurs sociétés. A côté de cela ils pourront toujours compter sur les aides des collectivités locales. Un nouveau texte régissant les clubs professionnels vient d'être signé par le Premier ministre. Ils vont devoir s'y conformer car le respect des textes en vigueur est source de réussite. Quand j'apprends que ces clubs, qui paient très bien leurs joueurs, ne daignent même pas les déclarer à la sécurité sociale je me dis qu'ils n'ont pas à trop exiger. Qu'ils se conforment aux lois et aux règlements d'abord avant de parler.» La cas de Taoufik Makhloufi, qui a fait la une de l'actualité sportive ces derniers jours, a été abordé par M. Tahmi. Le champion olympique du 1500m a déclaré dans certains titres de presse que là où il est pour se préparer il est délaissé. «Il faut savoir que l'Etat est là pour prendre en charge toutes les sélections nationales ainsi que les athlètes dans leur préparation, a déclaré le ministre. Makhloufi n'échappe pas à cette règle. Tout athlète qui doit aller se préparer à l'étranger doit introduire au niveau de notre département un dossier par le biais de sa Fédération. C'est avec celle-ci qu'il monte ce dossier et arrête son programme de préparation. Si le dossier est conforme aux textes en vigueur l'aide est débloquée. S'il y a des points qui posent problème, l'athlète et sa Fédération se doivent de les revoir. C'est un processus qui s'adresse à n'importe quel athlète quel que soit son statut. En tout cas ce que je sais c'est que cet athlète est en préparation, ce qui veut dire que sa Fédération et lui ont levé tous les obstacles.» «Les acteurs du handball doivent réagir» S'agissant du handball dont l'équipe nationale a subi une véritable humiliation lors du récent Mondial qui s'est déroulé au Qatar, où elle a terminé à la dernière place de la compétition, M. Tahmi s'interdit d'interférer dans les affaires de la Fédération en question. «Il est inamissible que ce sport soit tombé si bas mais s'il veut relever la tête il est du ressort de sa propre famille de prendre les devants pour agir, a-t-il dit. La souveraineté de l'assemblée générale de la Fédération doit être respectée. Il appartient à ceux qui ont voté pour l'actuelle direction du handball algérien de poser les vraies questions. Si les gens du handball ne veulent pas se ressaisir, ils doivent savoir qu'ils mènent leur sport vers la catastrophe. Maintenant à ceux qui pensent que le ministère des Sports va intervenir, je dis qu'ils se trompent. Cette ère où le ministère était interventionniste est révolue. Les problèmes d'un sport donné doivent être réglés au sein de sa propre famille.» Le volet de la violence dans le sport a connu de nouveaux développements ces derniers temps avec l'installation par M. Tahmi d'un Comité de prévention et de lutte contre la violence dans les enceintes sportives. «Alors que l'ancien Comité siégeait à titre consultatif, la nouvelle instance va avoir un pouvoir exécutif, a-t-il fait savoir. Il s'agit d'un Comité qui va se réunir régulièrement. Il dispose d'une instance exécutive avec un président et un secrétariat permanent. Il regroupe différent secteurs ministériels. Mais ce Comité a besoin d'un arsenal juridique plus étoffé pour agir. En plus de la loi sur le sport, il va bénéficier dans un proche avenir d'un texte régissant les activités des comités de supporters et un autre sur l'homologation des infrastructures sportives.» Le ministre s'est enfin exprimé sur le cas des anciens athlètes internationaux à qui son département va donner l'occasion de se perfectionner dans l'activité d'entraîneur. «Il ne s'agit pas du tout d'une formation empirique mais elle répondra à un souci scientifique, a-t-il indiqué. Nous devons dire à ces anciens sportifs de rester dans le giron de leur discipline. Par leur expérience ils peuvent contribuer au développement de cette discipline. Je vous annonce que parmi ces athlètes figure l'international de football Madjid Bougherra qui m'a demandé de l'aider à obtenir son 1er degré comme entraîneur.»