Une importante délégation du FCE, conduite par son président Ali Haddad, a participé hier à Dakar (Sénégal) à la 8e édition du Forum des opérateurs pour la garantie de l'émergence économique en Afrique (Fogeca), sur invitation de son président Amadou Diagne. «Cette rencontre de haut niveau à laquelle a pris part l'Algérie pour la première fois a été une occasion d'échanges d'expériences entre les pays africains sur les différents facteurs qui structurent les plans d'émergence en Afrique tel que le plan Sénégal Emergent (PSE), le Plan national de développement en Côte d'Ivoire, du Benin Emergent, et du Gabon Emergent», a indiqué un communiqué du FCE. Dans son allocution, Ali Haddad a mis en avant les efforts de l'Algérie qui «milite ardemment pour l'émancipation et l'émergence du continent africain, pour l'unité africaine». Convaincu que les rencontres comme Fogeca, entre les chefs d'entreprise africains, «peuvent grandement contribuer à notre prise de conscience collective», le patron du FCE a considéré que «c'est d'abord entre nous, Africains, que nous devons élaborer les solutions aux problèmes de développement de nos pays et donc de l'Afrique». Il proposera ainsi des solutions comme l'expansion des secteurs privés, la création massive d'entreprises et le développement et l'intensification des échanges et des partenariats entre les entreprises africaines. Très peu développés, les échanges commerciaux entre les pays africains sont en deçà des opportunités existantes et accusent un retard considérable qu'il faudra rattraper. «Le commerce intra régional représente 70% en Europe, 50% en Asie, 22% en Amérique latine et seulement 10% en Afrique», fera-t-il remarquer, marquant le besoin de dégager des perspectives nouvelles à l'intérieur du continent aussi bien en termes d'échanges commerciaux qu'en termes d'investissement car «l'immense potentiel d'intégration dont dispose l'Afrique reste quasiment inexploité». En dépit de la faiblesse des échanges commerciaux intra-régionaux, «l'Afrique ne capte en moyenne que 3% des volumes d'investissements directs étrangers et si les échanges et le partenariat entre les entreprises africaines sont modestes, c'est parce que, sans doute, nous ne créons pas assez d'entreprises, parce que nos secteurs privés restent insuffisamment développés que la compétitivité de nos entreprises reste à consolider, et, en un mot, parce que nos économies ne sont pas diversifiées», estimera-t-il, proposant «la construction d'alliances stratégiques et de partenariats entre les entreprises africaines». Prise de conscience Ces alliances pourraient contribuer à créer des projets viables, à attirer et faciliter la circulation des capitaux dans l'espace africain. Il a rappelé, dans ce sens, que le Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (Nepad) en a déjà tracé la voie puisque son programme est la mobilisation des ressources de l'Afrique pour l'intégration et la redéfinition des relations du continent avec les autres pays dans le cadre d'un partenariat de type nouveau qui tient compte de ses intérêts. «En tant qu'entrepreneurs africains, nous sommes conscients de ces grands enjeux, nous savons que nos pays devront dépendre à l'avenir de moins en moins de leurs ressources naturelles et de plus en plus de celles du travail et de la créativité de leurs populations, cela est inéluctable !», a souligné M. Haddad, plaidant pour «une dynamique d'investissement et de commerce intra-africaine, pour construire un grand partenariat économique, à la mesure des ressources exceptionnelles que recèle notre continent, à la mesure des ambitions des dirigeants politiques de nos pays». L'un de ces dirigeants, le président du Sénégal, Macky Sall, qui était en visite officielle en Algérie en janvier dernier, a, lors de la rencontre des chefs d'entreprise algériens et sénégalais organisée dans le cadre cette visite, exhorté les chefs d'entreprise à s'engager dans cette voie. Le «Plan Sénégal Emergeant» (2014-2018) a été présenté à cette occasion aux chefs d'entreprise algériens. Ce plan offre tant d'opportunités de partenariat africain, à l'instar de tous les autres plans d'émergence économique conçus par de nombreux pays africains. La rencontre d'hier a offert, selon M. Haddad, «une plateforme d'échanges et de partage pour la structuration de ces plans d'émergence, contribuera sans aucun doute à en faciliter l'appropriation par les chefs d'entreprise africains». Ces plans d'émergence, a-t-il souhaité, constitueront «le point de départ pour l'apparition d'une nouvelle dynamique économique africaine», dans le double intérêt des entreprises et des pays africains. Par ailleurs, le FCE organisera, avec le soutien du gouvernement algérien, à Alger les 9 et 10 octobre prochain, sous le haut patronage du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, un grand évènement pour débattre ensemble des voies et moyens de lancer cette dynamique africaine.