La Juventus a pris un petit avantage sur Dortmund (2-1) en 8e de finale aller de Ligue des champions en profitant des largesses défensives du Borussia, mais a elle aussi offert un but bête, mardi à Turin. Le suspense est intact après ce match étrange, ressemblant à la partie du dimanche après-midi: en première période chaque occasion a fait mouche, et les défenses ont été ridicules. Celle du Borussia, décidément pas à la hauteur de son formidable jeu d'attaque, a rappelé le début saison horrifique du club, un temps relégable. Elle a été lacérée par deux accélérations, entraînant les buts de Carlos Tevez (13) et Alvaro Morata(43). Côté Juve le dur à cuire Giorgio Chiellini s'est retrouvé dans le rôle du "gagman" en glissant devant Marco Reus, lui ouvrant le chemin d'un but facile (18). Autre tuile pour la Juve, Andrea Pirlo a ressenti une douleur derrière une cuisse - la blessure des "vieux" du dimanche - peu après la demi-heure de jeu et a dû sortir, remplacé par Roberto Pereyra (37). Comme prévu la Juve a souffert du rythme plus élevé du Borussia, mais au moment où elle tirait le plus la langue elle a marqué le deuxième but par Morata, l'homme du match. Les champions d'Italie avaient bien commencé en ouvrant le score sur leur première action, un contre avalé par l'Espagnol Morata dont la frappe cadrée mal déviée par Roman Weidenfeller a fini dans les pieds de Tevez. La Juve a manqué des balles de 3-1 Mais le Borussia a tôt égalisé par Reus, à l'affût de la glissade fatale de Chiellini. Massimiliano Allegri qui ne voulait surtout pas prendre de but a vu ses hommes en concéder un grotesque. Les finalistes de la C1 2013 ont alors nettement dominé, mais la Juve a su marquer peu avant la pause sur un des rares ballons qu'elle a réussi à soustraire de l'emprise des Jaunes et Noirs. Après une course plein axe, Tevez a décalé Pogba dont le centre a trouvé Morata au cœur d'une défense bien apathique (43). En seconde le jeu a retrouvé les standards de la Ligue des champions: engagement, concentration et besoin d'imagination pour approcher du but adverse. Les deux gardiens ont eu un peu plus de travail. Dortmund est resté maître du ballon, mais la Juve s'est créé les occasions les plus dangereuses, par Tevez, une frappe rasant le poteau (71), une autre repoussée des deux poings par Weidenfeller (77). Arturo Vidal a aussi manqué une balle de 3-1 en croisant trop son tir (86). Jürgen Klopp a plusieurs fois changé sa formation pour contourner la Juve, mais son équipe y a perdu son emprise. L'entraîneur avait d'abord choisi des habitués du "Calcio", le Grec Sokratis Papastathopoulos, ex de l'AC Milan, en charnière centrale et Ciro Immobile à la pointe de l'attaque plutôt que Pierre-Emerick Aubameyang, aligné à droite. Immobile, meilleur buteur du dernier championnat d'Italie sous les couleurs de l'ennemi local, le Torino, a été copieusement sifflé sur ses rares ballons. Klopp a perdu son latéral Lukasz Piszczek à la demi-heure de jeu, blessé après tacle de Paul Pogba et remplacé par Matthias Ginter (32). Il a sorti à la pause un Papastathopoulos dépassé, relayé par Oliver Kirch à la pause. Le brillant technicien allemand a perdu la première manche contre le tacticien Massimiliano Allegri, mais il garde quelques coups dans sa manche pour un retour qui promet.