Un volume global de près de 11.000 tonnes de pommes de terre sera, progressivement, déstocké dans la wilaya de Boumerdes, en vue de faire face à la hausse des prix de ce tubercule sur les marchés, a-t-on appris, jeudi, du directeur local des Services agricoles. "Sur cette quantité programmée au déstockage, la direction locale du secteur s'attèle actuellement à l'injection d'un volume hebdomadaire de 700 tonnes de pomme de terre, sur les marchés locaux, suivant la forte demande exprimée en cette période marquée par un manque dans la production", a indiqué, à l'APS, Mohamed Kherroubi, en marge d'une journée d'orientation agricole sur l'utilisation des produits phytosanitaires, soulignant que l'opération vise à éviter un déséquilibre entre l'offre et la demande en la matière. Il a ajouté que le déstockage de la pomme de terre, prévu initialement pour mars et avril prochains, "se poursuivra de façon progressive pour éviter tout déséquilibre du marché, car aucune production exceptionnelle en la matière n'est prévue". Durant ces derniers mois, les cours de la pomme de terre à Boumerdes ont été fluctuants, jusqu'à atteindre actuellement une fourchette entre 90 et 100 da/kg, au détail, contre 60 à 70 da/kg chez les grossistes, a-t-on constaté. Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette hausse, selon M. Kherroubi, qui a particulièrement évoqué les mauvaises conditions climatiques qui ont contrarié la récolte de la pomme de terre précoce, tout en empêchant l'introduction des récoltes d'autres wilayas réputées pour leurs productions abondantes. Pour la directrice locale du Commerce, Ababssa Faiza, les prix à la hausse de ce produit de large consommation sont, également, causés par la "spéculation" et le "monopole" exercés, par "certaines personnes qui acquièrent le produit directement auprès des agriculteurs pour l'écouler de façon anarchique sur le marché". "La demande est très forte sur la pomme de terre, au moment ou l'offre est faible, d'où la hausse des prix", a-t-elle ajouté. Le stockage de la pomme de terre est confié à des opérateurs spécialisés, dont l'Office national de l'aliment du bétail (ONAB d'Alger) et les entrepôts frigorifiques du Sahel (Corso de Boumerdes), chargés, au titre du SYRPALAC (système de régulation des produits agricoles de large consommation), de signer des contrats en la matière avec les propriétaires locaux de chambres froides, a, par ailleurs, affirmé M. Kherroubi.