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La solution politique privilégiée ?
Contentieux gazier algéro-espagnol
Publié dans Le Temps d'Algérie le 22 - 04 - 2009

Le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a eu mardi en marge de la VIIe conférence des 5+5 à Cordoue des entretiens avec son homologue espagnol, Miguel Angel Moratinos, sur le contentieux gazier qui oppose depuis deux ans l'Algérie à l'Espagne.
M. Medelci en a profité pour adresser au nom de son collègue Chakib Khelil, ministre de l'Energie et des Mines, une invitation au ministre espagnol de l'Industrie, Miguel Sebastian, à se rendre prochainement à Alger.
Le prix du gaz algérien moins cher
L'objectif est de faire avancer les négociations en vue d'une solution sur le prix du gaz algérien vendu à Gas Natural. Des sources diplomatiques espagnoles ont rapporté que pour l'Algérie, une telle visite serait très importante par «l'appui politique» qu'elle apporterait aux négociations en cours entre Sonatrach et son partenaire espagnol Gas Natural pour tenter de trouver une issue à leur contentieux sur le prix du gaz.
Cette volonté des deux gouvernements de soutenir ces contacts d'entreprises pourrait, selon les ministres des Affaires étrangères algérien et espagnol, s'appuyer sur une vision plus large de la coopération énergétique.
Doit-on pour autant conclure à une issue à l'amiable de ce contentieux gazier auquel ont résisté les relations économiques globales entre les deux pays ?
Les relations gazières entre l'Espagne et l'Algérie étaient compliquées ces dernières années, même si cela n'apparaissait pas beaucoup au plan des relations d'ensemble. Le 23 mars 2007 à Madrid, Chakib Khelil déclarait à la presse que «depuis deux ans, les contentieux énergétiques entre l'Espagne et l'Algérie ne font que s'accumuler».
Au centre du contentieux, la question du prix du gaz algérien vendu à l'Espagne, 20% moins cher que sur le marché international. Alger veut le réajustement des prix. «Les deux principaux protagonistes en sont l'entreprise publique algérienne, Sonatrach, et le groupe espagnol Gas Natural, bien que l'entreprise Repsol apparaît, elle aussi, dans un rôle de figurant», dira M. Khelil à la presse, après avoir rencontré son homologue espagnol de l'époque, Joan Clos, pour une dernière tentative de conciliation. Le ministre algérien de l'Energie est ferme : «Le prix du gaz vendu à Gas Natural sera réajusté, dans le cas contraire, il en sera tenu compte dans les négociations ouvertes avec cette entreprise.»
Obstacles à l'entrée de Sonatrach sur le marché espagnol
Sur les obstacles dressés devant l'entrée de Sonatrach sur le marché gazier espagnol, M. Khelil avance de solides arguments devant les journalistes : «Nous sommes l'objet de dures discriminations. On nous autorise à écouler, en fait, une goutte de gaz dans un océan. Avec la disparition des intermédiaires nous vendrons le gaz moins cher.» Voilà ce que craignaient, en fait, les principaux fournisseurs de gaz espagnol, Gas Natural et Repsol.
En fait, une loyale concurrence par un producteur direct. Depuis, la Commission nationale de l'énergie (CNE), régulateur public du marché énergétique espagnol, a levé les restrictions imposées à Sonatrach. Gas Natural introduit un recours devant le tribunal suprême contre la décision de la CNE.
Prix du gaz, entrée de Sonatrach dans le marché gazier espagnol pour commercialiser directement une part – minime en fait – de sa production, mais aussi contentieux de Gassi Touil.
Le contentieux de Gassi Touil
Ce contentieux a commencé avec la résiliation, en 2007, par Sonatrach du contrat qui la liait à ses deux partenaires espagnols, le groupe Repsol YPF et Gas Natural, pour l'exploitation de l'important champ gazier de Gassi Touil. La direction générale de la compagnie algérienne avait constaté que deux ans auparavant, après s'être adjugé ce contrat, les deux entreprises pétrolières espagnoles n'avaient toujours pas honoré leurs engagements de mettre en exploitation ce gisement. D'où une perte sèche en centaines de millions d'euros pour Sonatrach. Les deux entreprises espagnoles justifient leur retard par l'augmentation des coûts de l'engineering pour la construction d'installations gazières à Oran.
Des arguments, peut-être vrais, mais qui ne tiennent pas la route dans les relations commerciales. Pour Sonatrach, c'était aux deux entreprises de faire des études au mieux de leurs intérêts.
Des sources algériennes ont même, par la suite, conclu à un «manque de professionnalisme chez Repsol et Gas Natural», comparativement aux grandes compagnies occidentales établies dans le sud algérien.
Des experts algériens ont commencé même à soupçonner les deux entreprises espagnoles d'avoir soumissionné «au rabais» pour s'adjuger le projet de Gassi Touil et éliminer ainsi des concurrents européens et américains, autrement plus qualifiés dans la recherche et l'exploitation gazière. Comme dirait le président Bouteflika, «ce ne sont pas toujours les moins-disant qui sont les meilleurs». Cette conclusion se vérifiait dans le cas de Gas Natural et son partenaire Repsol.
L'Algérie a toujours honoré ses contrats
La presse espagnole, progouvernementale, verra dans la décision du gouvernement algérien une initiative «politique» destinée à punir l'Espagne pour son inclinaison vers les thèses marocaines sur le Sahara occidental. Le président José Luis Zapatero et son ministre des Affaires étrangères venaient alors, tour à tour en 2007, d'apporter leur soutien au plan d'autonomie marocain pour le Sahara occidental. Moratinos en serait même l'inspirateur.
La mise au point de Chakib Khelil ne se fait pas attendre. «Il s'agit d'un contentieux purement commercial» entre entreprises et rien de plus. Le gouvernement espagnol finira par se ranger sur les arguments de l'Algérie, lorsque l'opposition à l'insistance des deux compagnies lui demandera ce qu'il fait pour défendre les intérêts espagnols à l'étranger.
Le gouvernement espagnol fera un premier pas en invitant Alger à «trouver une solution» à l'amiable, lorsque l'affaire de Gassi Touil est portée devant le tribunal d'arbitrage international de Genève et dont le verdict sera connu, en principe, durant le semestre en cours.
Avec la visite de Chakib Khelil, en février dernier à Madrid, la solution «politique» a commencé à pointer. A cette date, Medgaz, le second gazoduc reliant directement l'Algérie à l'Espagne, est déjà posé par l'entreprise italienne Saipem et son entrée en production est prévue pour l'été 2009. Un argument d'apaisement ? Sans doute.
En plus, l'idée d'un sommet algéro-espagnol sur un partenariat énergétique stratégique est dans l'air. Il faut enfin que le terrain soit déblayé pour la réussite de la prochaine réunion annuelle de haut niveau qui se tiendra, cette fois, en Espagne.
En attendant, l'Algérie avec 33% demeure le premier fournisseur gazier du marché espagnol. Malgré les tentatives de diversification des sources d'énergie par les pays de l'Union européenne, pour mieux assurer leur sécurité énergétique, les pays du sud de l'Europe, dont l'Espagne, savent que dans ce climat de «guerre du gaz» l'hiver dernier et le précédent, entre la Russie et l'Ukraine, que l'Algérie est le partenaire qui a toujours honoré ses contrats et engagements envers ses clients. C'est du moins ce que pensent les membres du syndicat du secteur du gaz en Espagne.


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