Initiatrice du projet de la criminalisation du paiement des rançons avec notamment «le mémorandum d'Alger», pris comme modèle par le Conseil de sécurité de l'ONU dans l'adoption de ses résolutions, l'Algérie compte proposer un protocole additionnel à la Convention de lutte contre le terrorisme visant à tarir les sources de financement de ce phénomène. L'Algérie proposera à l'organisation onusienne un protocole additionnel à sa convention de lutte contre le terrorisme visant à tarir les sources de financement de ce phénomène, a en effet annoncé hier à Alger le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, qui s'exprimait à la presse à l'issue de sa rencontre avec le directeur exécutif du Comité des Nations unies contre le terrorisme, Jean-Paul Laborde. C'est au cours de la Conférence africaine qu'abritera Alger en automne prochain sur le financement du terrorisme, une conférence décidée lors du sommet tenu en septembre 2014 à Nairobi sur la paix et la sécurité en Afrique, que l'Algérie proposera ce protocole additionnel, a expliqué Messahel. Il a toutefois relevé que la convention en question «ne comprend pas l'aspect du financement du terrorisme», notamment le payement des rançons aux groupes terroristes. «Cette conférence africaine sera ouverte à des partenaires, notamment les Nations unies, dont le Comité de lutte contre le terrorisme, et d'autres partenaires internationaux. Elle a pour objectif de définir une position africaine commune pour négocier un protocole additionnel à la convention internationale contre le terrorisme dédié au financement du terrorisme», a expliqué Messahel. Par ailleurs, le ministre délégué a indiqué avoir convenu avec Laborde d'«un plan de travail», et que «d'autres visites du Comité onusien sont programmées», ajoutant que l'Algérie «aura l'occasion de faire part, de manière beaucoup plus concrète, de son expérience dans la lutte antiterroriste». «Nous avons parlé des liens entre le développement et la sécurité, comment lutter contre le terrorisme, d'abord par une stratégie de développement pour occuper la jeunesse ou ceux qui seront tentés par la violence», a souligné le ministre délégué. Il a également ajouté que dans ce domaine, l'Algérie «peut partager ses bonnes pratiques, comme la réconciliation, avec les Nations unies mais également avec d'autres partenaires». Messahel a aussi indiqué avoir évoqué avec le responsable onusien la stratégie des Nations unies de lutte contre le terrorisme, relevant que le Conseil de sécurité «fait de la lutte antiterroriste dans le monde l'une de ses priorités». Il a ajouté avoir fait part à son hôte de «l'initiative que nous avons prise, relative à l'invitation d'un atelier à Alger suite à la conférence de Washington sur l'éradication du terrorisme». Il s'agit de «faire part à la communauté internationale de l'expérience algérienne en matière de lutte antiterroriste, son aspect multidimensionnel, quelle est la place du financement du terrorisme et comment la communauté internationale doit s'y mobiliser», a expliqué Messahel.