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Les leaders politiques et militaires attendus la semaine prochaine à Alger Messahel révèle que l'Algérie a reçu 200 personnalités libyennes dans le cadre de «réunions secrètes»
Après une réunion discrète tenue en Algérie, dont a fait état hier Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, les leaders politiques et militaires libyens sont attendus la semaine prochaine à Alger. Ces derniers ont demandé à l'Algérie de «les accompagner dans le processus de négociation», deux jours après la signature, le 1er mars à Alger, d'un accord préliminaire de paix et de réconciliation au Mali. «Environ 200 acteurs de la scène libyenne entre ailes opposées se sont réunis discrètement en Algérie et certaines rencontres ont abouti à des accords signés entre les parties», a révélé le ministre sur les ondes de la Chaîne III de la radio nationale. La réunion des parties libyennes les prochains jours en Algérie est un «pas extrêmement important», a-t-il affirmé, précisant que «la rencontre qui aura lieu dans les tout prochains jours à Alger» va réunir «tous les leaders politiques et les chefs des partis politiques reconnus en Libye». Messahel a relevé que l'Algérie «a eu des contacts avec toutes les parties libyennes, et reçu beaucoup d'acteurs libyens sans distinction, à l'exception des groupes terroristes reconnus comme tels par les Nations unies». «Nous nous sommes beaucoup investis, et inscrivons nos efforts dans la recherche d'une solution politique pour la Libye. Nous avons, durant ces dernières semaines, pour ne pas dire ces derniers mois, énormément investi. Nous l'avons fait dans la discrétion la plus totale, nous avons reçu plus de 200 acteurs libyens à Alger», a-t-il dit, ajoutant qu'«il y a eu des rencontres à Alger entre des ailes opposées, des rencontres secrètes qui parfois ont abouti à des accords signés entre les parties, et nous continuons à nous investir dans ce dossier». Messahel a encore insisté qu'il n'y avait pas d'alternative à la solution politique, et qu'une intervention militaire «ne conduit à rien». Pis, ses conséquences sont inconnues parce qu'«on ne peut jamais savoir quand et comment elle se termine», souligne-t-il. «Nous avons abouti à un accord avec les Nations unies pour que dans les prochains jours se réunissent à Alger tous les leaders politiques libyens et les activistes pour discuter des prochaines échéances», a-t-il dit. La Mission d'appui des Nations unies en Libye (Unsmil) avait annoncé mardi qu'une réunion de représentants de dirigeants et militants politiques libyens se tiendra la semaine prochaine en Algérie dans le cadre du processus de dialogue en Libye. Après cette rencontre, a indiqué la mission sur son site, une autre réunion se tiendra à Bruxelles et regroupera des représentants de municipalités libyennes dans le cadre du processus du dialogue interlibyen. La mission a également convoqué une troisième réunion qui concernera les chefs de tribu et d'autres responsables de la société civile libyenne. Le ministre délégué a rappelé, par ailleurs, que la position de l'Algérie par rapport au dossier de la Libye est neutre. «Nous avons de bonnes relations avec le gouvernement de Tobrouk, ainsi qu'avec des représentants du gouvernement de Tripoli». Messahel a également rappelé les efforts de l'Algérie dans ce dossier. «L'essentiel de notre action est que les Libyens aient un seul agenda afin de maintenir leur cohésion, préserver leur unité et s'engager dans un consensus de transition», a-t-il expliqué. Il souligne que les pays voisins doivent aussi avoir le même agenda, «celui de rechercher la solution politique qui vise à préserver l'unité du pays et son intégrité territoriale». Selon lui, «la bonne gouvernance tue le terrorisme». Pour cela, «adopter une solution pacifique et mettre en place des institutions», peuvent mettre fin au chaos dans ce pays. Le ministre a souligné que l'Algérie est directement concernée par la crise en Libye. «La menace est certaine et pèse sur notre sécurité», a-t-il averti.