Une grande disparité existe entre le taux de pénétration de la téléphonie mobile et celle fixe. Une simple comparaison entre ces deux réseaux démontre l'importance de l'écart. Selon les chiffres officiels, le taux de pénétration du téléphone fixe était de 10,6% en 2008 contre 83,2% pour le mobile en Algérie. Contrairement au téléphone fixe qui a connu une faible croissance entre 2000 et 2008, passant de 5,2% à 10,6%, l'évolution de la télédensité pour la téléphonie mobile est en revanche en forte croissance. Elle est passée en effet de 0,32% à 83,2% entre 2001 et 2008. Le nombre d'abonnés à la téléphonie fixe avoisine les 4 millions si l'on se fie aux derniers chiffres fournis par l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT) de novembre 2008. L'Algérie comptait 28,4 millions d'abonnés pour une population de 35 millions d'habitants. Le taux de pénétration de la téléphonie mobile pourrait dépasser les 100% d'ici à 2010, prévoit-on. Réalisée l'an dernier par le cabinet de conseils et d'analyses irlandais, Research and Market, une étude indique que l'Algérie recèle encore de formidables potentialités d'expansion du réseau téléphonique. Le taux de pénétration passera à 104,3%, selon ce document. Cette croissance pourrait être dopée par l'attribution prochaine de la licence 3G et le développement des réseaux à larges bandes (GPRS), ainsi que l'essor de la téléphonie sur internet (VoIP). Le départ massif vers la téléphonie mobile a engendré pour Algérie Télécom «une perte de plus de 10 milliards de dinars durant les trois dernières années», a révélé récemment son PDG lors d'un entretien à l'APS. L'engouement du public pour le mobile enregistré depuis 2001 a créé un manque à gagner à l'abonnement au fixe, malgré les nombreuses campagnes menées par Algérie Télécom par le biais de l'abonnement à internet en ADSL à des tarifs avantageux (50% de réduction). Le GMS et ses premiers effets Premier opérateur privé étranger à acquérir la deuxième licence de type GSM (pour un montant de 737 millions de dollars), l'égyptien Orascom Télécom Algérie (OTA) lance Djezzy, avant que l'opérateur historique, Algérie Télécom, ne crée à son tour sa filiale, Mobilis, en août 2003. Dernier arrivé sur le marché, le koweïtien Wataniya Télécom. Ce dernier décroche la troisième licence en décembre 2003 pour un montant de 421 millions de dollars et, six mois plus tard, crée sa marque, Nedjma. En l'espace de quatre ans, la croissance a été phénoménale. Le nombre d'abonnés est passé de 2 millions au mobile en 2004. L'Algérie est devenue en 2008 le pays qui concentre le plus grand nombre d'usagers dans le monde arabe, derrière l'Egypte. Les trois opérateurs se sont placés sur un marché qui génère globalement plus de 3 milliards de dollars de chiffre d'affaires par an. Devant le constat d'un ralentissement notable de l'évolution du parc d'abonnés à la téléphonie fixe, M. Benhamadi a confirmé que «le développement de la téléphonie mobile en Algérie a nettement freiné le marché du fixe», en dépit de l'arrivée de près de 500 000 nouveaux abonnés entre 2005 et 2008. La nouvelle stratégie Algérie Télécom compte remédier à cette situation avec des offres intéressantes en direction des citoyens. En dépit de la forte concurrence de la téléphonie mobile, l'opérateur public vise à atteindre 7 millions d'abonnés au fixe d'ici à 2013. Pour reconquérir la clientèle perdue, Algérie Télécom se déploiera dans les nouvelles cités et améliorera les produits, selon la nouvelle stratégie conçue. Un contrat de performance a été également conclu dans ce sens entre l'Etat et cet opérateur pour la période 2009-2013. «Parmi les offres que nous comptons réaliser, la gratuité des appels locaux», a promis l'ancien DG du Cerist. Après avoir déboursé 80 milliards de dinars de 2003 à 2008, dont 20 milliards consacrés au renouvellement de son réseau de téléphonie fixe, Algérie Télécom a décidé de se développer avec ses propres moyens et compte investir 100 millions d'euros d'ici à 2013 pour développer son réseau de fibre optique et doubler ainsi le nombre d'abonnés au téléphone fixe, à 7 millions à l'horizon 2013. Algérie Télécom axe ses efforts sur la téléphonie fixe grâce au «wireless», par liaison radio, une formule très pratique en zone rurale. Le GPRS (liaison par satellite) lancé par AT devra bénéficier d'un soutien financier de 2,5 milliards de dollars d'ici à 2010.