Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a annoncé hier une révision du code de la famille qui «n'est pas exempt de lacunes». A l'occasion de la Journée internationale de la femme, le président a indiqué avoir ordonné au gouvernement de «charger un comité ad hoc de la révision et du réaménagement des articles dudit code relatifs au divorce qui prêtent à interprétation en vue d'y introduire les clarifications et précisions nécessaires afin de combler les insuffisances et garantir la protection des droits des deux conjoints et des enfants». Dans un message lu en son nom par la ministre de la Solidarité nationale, Mounia Meslem, le président a expliqué les motifs de cette révision par l'ampleur du phénomène du divorce. «Le divorce, dans toutes ses formes et notamment le divorce à l'initiative de l'épouse (khol') constituent aujourd'hui, un phénomène qui ne cesse de prendre de l'ampleur dans notre société». Il a appelé aussi à «améliorer nos lois relatives à la famille en harmonie avec les exigences de notre époque et de la vie moderne, aussi bien pour l'homme que pour la femme en matière de vie sociale, en veillant, en tout état de cause, à assurer une totale conformité de ce que décide le législateur avec notre sainte religion». Lors de la cérémonie organisée à Alger et présidée par le Premier ministre Abdelmalek Sellal, en présence de membres de l'exécutif, des représentantes de la société civile, de parlementaires et des figures de la Révolution algérienne, d'autres mesures en faveur des femmes ont été annoncées. Ainsi, en dépit de la révision de l'arsenal juridique devant permettre la protection de la femme, l'implication de la femme dans le développement économique et son droit à l'emploi ont été évoqués. Une nouvelle stratégie d'insertion M. Bouteflika a annoncé qu'une nouvelle stratégie de promotion et d'insertion de la femme sera élaborée en concertation avec les organisations féminines sur la base des enseignements tirés de la stratégie 2010-2014. «Elle incorporera un vaste gisement de compétences, accumulées grâce à l'investissement considérable consenti dans l'éducation et la formation au profit de toutes les sphères de la vie nationale», a-t-il précisé, mettant en avant l'apport de la femme dans la construction du pays. «Cette dynamique de développement national nous commande à présent de favoriser la conciliation des responsabilités de la femme, notamment universitaire, pour lui permettre de mieux se positionner sur le marché de l'emploi et la hiérarchie des responsabilités». Il a réaffirmé également le droit de la femme algérienne à accéder aux postes de responsabilité. «La femme est en droit, conformément au principe de l'égalité des chances et abstraction faite du genre, d'accéder aux postes officiels politiques et administratifs de l'Etat, des organisations de la société civile, des partis et autres organismes», a-t-il indiqué. «Elle est en droit de jouir, dans son pays l'Algérie, de sa pleine capacité juridique et de ses droits, et être considérée comme un gisement de compétence, d'énergie et de capacités immenses dont il n'est pas permis de se priver», a-t-il considéré. La femme est «en droit d'être soutenue et protégée par la loi en matière d'accès à l'emploi et de possession de biens et de richesses, sous le régime de la séparation en étant libre d'en disposer elle-même et à sa convenance», a-t-il souligné. Le président a appelé, par ailleurs, le gouvernement à prendre les mesures adéquates afin que les femmes soient sensibilisées quant à leurs droits spécifiques. «J'appelle le gouvernement à prendre les mesures adéquates aux fins notamment, d'assurer la sensibilisation des femmes quant à leurs droits spécifiques, civils et politiques par la diffusion et l'explication, à travers les différents médias, de l'ensemble des textes législatifs relatifs aux droits de la femme pour leur permettre de s'assumer dans tous les contextes de leur vie au sein de la société», a-t-il souligné. Le président a exhorté les services concernés à «mener campagne, à travers des conférences et ateliers, contre la persistance des us et coutumes liés au conservatisme et à l'obscurantisme qui persistent à violer les droits de la femme, troubler leur exercice ou entraver leur autonomisation économique et sociale». «Il s'agira par ailleurs d'organiser des cycles d'enseignement pérennes destinés aux femmes et aux jeunes filles analphabètes ou ayant interrompu leur scolarité, et de développer les possibilités d'accès des femmes à l'information en matière de santé liée à procréation», a-t-il suggéré. Evoquant la promotion de la femme et son autonomisation économique et sociale, le président Bouteflika a rappelé que ces notions ont toujours constitué, pour moi, une priorité cardinale dans le but de favoriser son implication dans la création des richesses, sa participation à la prise de décision ainsi que son rôle dans le progrès et la modernisation de la société. Il a annoncé qu'une nouvelle stratégie de promotion et d'insertion de la femme sera élaborée en concertation avec les organisations féminines sur la base des enseignements tirés de la stratégie 2010-2014. «Elle incorporera un vaste gisement de compétences accumulées grâce à l'investissement considérable consenti dans l'éducation et la formation au profit de toutes les sphères de la vie nationale», a-t-il précisé. Faire échouer les tentatives de déstabilisation Saisissant l'occasion de la commémoration du 8 mars, il a évoqué les défis auxquels fait face l'Algérie du fait de la situation qui prévaut dans l'environnement régional et international. Face à toute tentative de déstabilisation, le président a plaidé en faveur du renforcement du front intérieur au bénéfice exclusif de la nation. «Il nous faut en premier lieu veiller sans relâche à renforcer le front intérieur au bénéfice exclusif de la nation, et ce, pour faire face à toute tentative de déstabilisation du pays», a-t-il préconisé. «Ceci relève bien entendu de la responsabilité de l'Etat, mais aussi de toutes les forces politiques et de chacune des citoyennes et de chacun des citoyens auxquels il incombe de redoubler de vigilance dans le contexte fortement agité où vit le région aux plans politique, économique et social», a-t-il noté. Il a estimé à cet égard que cette exigence imposait de «transcender les divergences, les convictions et les positions des uns et des autres, car la conjonction exige de placer les intérêts supérieurs du pays au-dessus de toute autre considération». Les réformes seront poursuivies dans le cadre des institutions du pays et dans le respect des lois de la République. «Ces réformes seront ainsi mises en œuvre avec détermination, dans tous les domaines, dans le cadre d'une approche qui privilégie le débat, la concertation et le dialogue entre les partenaires concernés et qui exclut toute tendance à l'invective, à l'offense et à la violence», a-t-il souligné. Le président a estimé à cet égard que cette exigence imposait de "transcender les divergences, les convictions et les positions des uns et des autres, car la conjonction exige de placer les intérêts supérieurs du pays au-dessus de toute autre considération».