Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, annonce l'amendement du Code de la famille, dans un message lu en son nom par la ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, Mounia Meslem, en présence du Premier ministre et d'autres membres du gouvernement. La traditionnelle cérémonie de célébration de la Journée internationale de la femme qui se tient à l'hôtel El Aurassi a été couronnée cette fois-ci par l'annonce d'une bonne nouvelle pour la femme algérienne. Le Code de la famille, instauré le 9 juin 1984, va être amendé, notamment dans ses articles relatifs au divorce et au Khol'â. C'est donc un coup de théâtre dans la polémique liée à ce Code de la famille. Pour ce faire, le chef de l'Etat a instruit le gouvernement à mettre en place un comité ad hoc pour la révision des articles qui prêtent à interprétation. Il a également demandé à l'Exécutif de multiplier la création de plusieurs crèches, garderies et centres périscolaires pour permettre à la femme travailleuse d'avoir plus de temps libre. En outre, à cette occasion, le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika a indiqué que les femmes algériennes ont le droit absolu pour accéder aux postes de responsabilités. Dans ce contexte, il a indiqué que "la femme est en droit, conformément au principe de l'égalité des chances et abstraction faite du genre, d'accéder aux postes officiels politiques et administratifs de l'Etat, des organisations de la société civile, des partis et autres organismes", a indiqué le président. Avant de poursuivre que "la femme est en droit de jouir, dans son pays l'Algérie, de sa pleine capacité juridique et de ses droits, et être considérée comme un gisement de compétences, d'énergies et de capacités immenses dont il n'est pas permis de se priver", a-t-il ajouté. En outre, la femme est "en droit d'être soutenue et protégée par la loi en matière d'accès à l'emploi et de possession de biens et de richesses, sous le régime de la séparation en étant libre d'en disposer elle-même et à sa convenance", a-t-il dit. Evoquant la promotion de la femme et son autonomisation, le président Bouteflika a rappelé que ces notions "ont toujours constitué, pour moi, une priorité cardinale dans le but de favoriser son implication dans la création des richesses, sa participation à la prise de décision, ainsi que son rôle dans le progrès et la modernisation de la société.
A ce sujet, il a affirmé que "chaque année, à chaque fête", il constatait que "la femme algérienne va de l'avant, d'un pas plus résolu et plus assuré", ne la voyant pas "perdre son temps à lorgner vers le passé, mais progresser, décidée et déterminée". Le chef de l'Etat a ajouté que la femme algérienne "se défait, chaque jour davantage, des hérésies qui inhibent sa détermination, des obstacles et des entraves qui encombrent son chemin et de règles de toutes sortes étrangères à la religion, pour poursuivre sa marche, forte de ses droits consacrés par le Saint Coran et la Tradition du Prophète (Qsssl), et par les lois de la République".
Mesures assurant les droits de la femme Par ailleurs, le président de la République a appelé le gouvernement à prendre les mesures adéquates afin que les femmes soient sensibilisées quant à leurs droits spécifiques. "J'appelle le gouvernement à prendre les mesures adéquates aux fins, notamment, d'assurer la sensibilisation des femmes quant à leurs droits spécifiques, civils et politiques par la diffusion et l'explication, à travers les différents médias, de l'ensemble des textes législatifs relatifs aux droits de la femme pour leur permettre de s'assumer dans tous les contextes de leur vie au sein de la société", a souligné le chef de l'Etat. Dans ce cadre, le président Bouteflika a exhorté les services concernés à "mener campagne, à travers des conférences et ateliers, contre la persistance des us et coutumes liés au conservatisme et à l'obscurantisme qui persistent à violer les droits de la femme, troubler leur exercice ou entraver son autonomisation économique et sociale". "Il s'agira, par ailleurs, d'organiser des cycles d'enseignement pérennes destinés aux femmes et aux jeunes filles analphabètes ou ayant interrompu leur scolarité et de développer les possibilités c'accès des femmes à l'information en matière de santé liée à procréation", a-t-il ajouté. Le chef de l'Etat a annoncé qu'une nouvelle stratégie de promotion et d'insertion de la femme sera élaborée en concertation avec les organisations féminines sur la base des enseignements tirés de la stratégie 2010-2014. "Elle incorporera un vaste gisement de compétences, accumulées grâce à l'investissement considérable consenti dans l'éducation et la formation, au profit de toutes les sphères de la vie nationale", a-t-il précisé.