Plus de 160 000 civils sri-lankais qui vivaient dans la zone de combat risquent la famine, ont prévenu hier les rebelles des Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE), acculés par l'armée dans le nord-est de l'île. Les LTTE ont estimé dans un communiqué qu'«une famine est imminente pour 165 000 personnes vivant dans cette région en raison de la baisse des stocks de vivres et le blocage délibéré des ravitaillements par le gouvernement sri-lankais» . Selon l'armée sri-lankaise, plus de 100 000 civils ont fui depuis lundi le périmètre auquel sont réduits les Tigres tamouls, mais entre 15 000 et 20 000 civils seraient encore coincés dans la zone de guerre. Le responsable des affaires humanitaires à l'ONU, M. John Holmes, est attendu dans la journée au Sri-Lanka pour évaluer les besoins humanitaires sur place après l'offensive des forces gouvernementales dans le nord-est de l'île contre les séparatistes tamouls. Pendant trois jours, l'émissaire onusien discutera avec le gouvernement de questions de la plus haute importance, y compris de la nécessité de faciliter les missions humanitaires cruciales dans le nord-est de l'île. Plus de 100 000 civils ont fui depuis lundi le périmètre auquel sont réduits les Tigres tamouls, avait indiqué mercredi un général de l'armée Udaya Nanayakkara, mais entre 15 000 et 20 000 civils seraient encore prisonniers des combats. L'armée srilankaise est engagée depuis janvier dans une offensive militaire contre les LTTE, destinée à éliminer définitivement cette guérilla de l'île. En lutte depuis 1972, les Tigres tamouls, hindouistes, réclament l'indépendance du nord et du nord-est du Sri Lanka, un pays peuplé à 75% de Cinghalais bouddhistes.