Le complexe sidérurgique de Bellara, dont les travaux de réalisation ont été lancés lundi, se place comme un futur grand pôle de l'industrie nationale dans un créneau susceptible de réduire sensiblement la lourde facture d'importations. C'est le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui a procédé, lundi à Jijel, en compagnie du président du Conseil des ministres et ministre de l'Intérieur du Qatar, Abdellah Ben Nacer Ben Khalifa Al-Thani, à la pose de la première pierre de ce projet qui s'inscrit dans le cadre du partenariat industriel entre l'Algérie et le Qatar. Le début de réalisation de ce méga complexe intervient au moment où le gouvernement a opté pour l'instauration d'une base industrielle solide capable d'une large diversification de l'économie et d'une croissance forte et durable du PIB. En plus de ce projet, la filière sidérurgique devrait connaître un nouvel essor avec la création récente d'un Groupe des industries métallurgiques et sidérurgiques, doté d'un capital de plus de 65 milliards de DA, dans le cadre de la reconfiguration du secteur public marchand industriel en vue de promouvoir la production nationale et réduire les importations. En effet, les produits d'aciérie importés coûtent à l'Etat une enveloppe en devises de dix (10) milliards de dollars annuellement. D'un coût de 2 milliards de dollars, le complexe de Bellara, dont le délai de réalisation est de 20 mois, produira, dans une première étape, deux (2) millions de tonnes d'acier par an à partir de l'année 2017. Cette production devrait augmenter progressivement pour atteindre quatre (4) millions de tonnes à l'horizon 2019. Détenu à hauteur de 51% par l'entreprise Sider et le Fonds national d'investissement, pour la partie algérienne, et à 49% par Qatar international (joint-venture entre Qatar Steel et Qatar mining), ce projet devrait créer jusqu'à 3.000 emplois directs et entre 10.000 et 15.000 emplois indirects. Considérée comme le plus important projet d'investissement entre l'Algérie et le Qatar, l'usine sera dotée de deux (2) aciéries et de trois (3) laminoirs. Une fois opérationnel, le complexe devra répondre à la forte demande nationale pour les produits sidérurgiques, qui est appelée à augmenter davantage avec le lancement du plan quinquennal 2015-2019. Lors de la cérémonie de signature, jeudi dernier à Jijel, du contrat portant réalisation du complexe par le président du conseil d'administration d'Algerian Qatar Solb (AQS) et le président du groupe industriel italien Danieli, chargé de la construction du complexe, le ministre de l'Industrie et des mines, Abdeslam Bouchouareb, avait avancé que le projet, destiné à répondre aux besoins du pays en matière de produits sidérurgiques, ambitionne aussi d'exporter l'excédent de production. Il avait également soutenu que le Président de la République, Abdelaziz Bouteflika, "a tenu sa promesse et respecté ses engagements quant à ce grand projet".