La forme que prendra une intervention alliée en Libye a été au centre de la visite du secrétaire général de l'Otan, Gens Stiltenberg, jeudi soir à Madrid où il s'est entretenu, entre autres de ce sujet avec le président du gouvernement Mariano Rajoy et le ministre des AE, José Manuel García-Margallo. Le SG de l'Otan a déclaré que l'Alliance atlantique est «disposée à aider la Libye et l'Irak contre le terrorisme djihadiste» et que la question, en ce moment, est d'«étudier la manière d'agir pour permettre à ces pays de prendre en charge leur sécurité sans qu'il soit nécessaire de déployer des forces alliées». Gens Stiltenberg a indiqué que l'Otan est «en train d'examiner la demande faite en ce sens par le gouvernement irakien pour freiner l'avancée des groupes de l'Etat islamique», ajoutant que la collaboration des partenaires de la région est «nécessaire». Sur la Libye, le SG de l'Otan a, également, assuré que l'Alliance atlantique est disposée à apporter son aide au gouvernement pour mettre en place ses «institutions de défense» pour que, comme l'Irak, il puisse «améliorer ses capacités «pour pouvoir faire face au terrorisme. Au cours d'une conférence de presse conjointe avec M. Stiltenberg, le chef de la diplomatie espagnole a estimé que les discussions inter-libyennes, qui se sont déroulées ces derniers jours en Algérie et au Maroc, sont «porteuses d'espoir», ajoutant que «la formation d'un gouvernement d'unité nationale susceptible d'être l'interlocuteur jouissant de l'appui «des participants à ces rencontres constitue l'une des options qui est au centre des discussions entre les parties». Parmi les autres institutions envisagées, le ministre espagnol a cité la création d'un Conseil d'Etat au sein duquel peuvent siéger les représentants de l'autoproclamé gouvernement de Tripoli, ainsi qu'un Conseil de sécurité nationale qui dépendra directement du Premier ministre et qui aura pour mission de «régler le problème de commandement existant dans le pays». Une cellule de djihadistes démantelée à Barcelone Il a conclu son intervention sur «la menace du terrorisme djihadiste» qui constitue «la plus grande des priorités en matière des défis de sécurité auxquels fait face l'Espagne et par conséquent toute l'Europe». Quelques heures plus tard, hier à l'aube, la police nationale démantelait une présumée cellule terroriste composée de huit personnes au cours d'une série d'opérations menées simultanément à Barcelone, Gerona, Ciudad Real et Avila. Selon les enquêteurs, ce groupe est chargé de l'endoctrinement, du recrutement, de l'envoi et de l'incitation des recrues à se rendre en Syrie et en Irak pour combattre dans les rangs de Daech. La police ne donne pas d'information sur l'identité et la nationalité des personnes arrêtées. Il semble, toutefois, que ces personnes sont, comme celles qui ont été arrêtés ces dernières semaines, d'origine marocaine. Mardi dernier à l'aube, deux suspects d'origine marocaine, avaient été arrêtés à Ceuta dans les mêmes conditions et pour les mêmes motifs. Ces derniers ont été identifiés comme des membres actifs du groupe djihadiste qui avaient été arrêtés le 24 janvier dernier au moment où ils s'apprêtaient à commettre des attentats terroristes en Espagne et dans d'autres pays d'Europe.