Il n'y a qu'au chef-lieu de la wilaya de Aïn Defla que les marchands ambulants imposent leur diktat malgré l'existence de deux marchés de fruits et légumes. A chaque coin de rue, au niveau du quartier «l'Escadron», près du marché couvert, près de l'inspection des impôts ou encore à côté de l'inspection de la conservation foncière, ces commerçants illégaux squattent aussi bien les trottoirs que la chaussée rendant parfois difficile la circulation automobile. Trimbalant leur marchandise sur des charrettes, ils pratiquent des prix très élevés par rapport aux commerçants de Khemis Miliana ou Sidi Lakhdar. Leur présence, très tôt le matin, dérange certes les riverains mais, «ce qui est insupportable, ce sont les quantités de déchets qu'ils abandonnent le soir» fera remarquer un habitant de la cité Cnep. «La police a beau effectuer des saisies mais ils reviennent le lendemain», témoigne notre interlocuteur. Un autre citoyen se dit outré par l'impuissance des autorités locales face à cette «bande de marchands hors la loi» qui importune les riverains dans leur sommeil. «Les enfants ne peuvent plus faire leur sieste dans ce tohu-bohu», indique-t-il. Pire, certains marchands ambulants vantent leurs produits à l'aide de mégaphone. Ce sont ceux qui vendent de l'eau de javel, du crésyl et du sanibon. Ainsi, aux environs de 14 heures, ils font le tour des pâtés de maisons en criant dans leurs porte-voix sans se soucier des écoliers en classe, des personnes âgées ou des bébés endormis. «C'est de la pollution sonore», dit un citoyen attestant avoir à plusieurs reprises engagé des disputes avec ces commerçants véhiculés.Une enseignante signale qu'à chaque passage de ces vendeurs de produits hygiéniques, qui ne répondent nullement aux normes, «les élèves sont perturbés et deviennent indisciplinés». «Je n'ai aucun droit de chasser ces crieurs, les autorités ont été avisées mais en vain», souligne le directeur d'un établissement scolaire. En attendant que le droit à la quiétude soit reconnu, les citoyens prennent leur mal en patience.