Le trafic sur l'unique voie ferroviaire de la wilaya de Bejaia était interrompu mardi à hauteur de Ricki, à 75 km à l'Ouest de Bejaia, en raison d'une montée au créneau d'associations de la vallée de la Soummam réclamant la révision du tracé du projet visant le dédoublement de la voie ferrée Bejaia-Béni Mansour, a indiqué la chef de gare de Bejaia, Bariza Rachedi. Les contestataires ont recouru à cette méthode pour exiger du moins la révision, sinon la correction de ce tracé, porteur, à leurs yeux, de "graves conséquences" sur les habitations à traverser et les unités locales, situées dans son couloir. "1600 habitations et 32 unités économiques, 3 mosquées, plusieurs cimetières en sont concernés", selon le président de l'association de défense des intérêts des citoyens, des opérateurs économiques et industriels de la Soummam, qui plaide en faveur d'un nouvel itinéraire ou le retour à une première esquisse du projet, jugée moins nuisible. Mardi, une réunion des protestataires avec les responsables de l'Anesrif (Agence Nationale d'études et de suivi de la réalisation des investissements ferroviaires), maître d'ouvrage délégué du projet, en présences des élus locaux et nationaux et du wali de Bejaia, a tourné court en raison de divergences apparues dans l'approche des uns et des autres. Néanmoins, un rendez- vous est pris à Alger prochainement pour essayer de lever les équivoques et tenter de corriger les tronçons qui posent le plus de problème. Au stade de la mise en place des bases de vie des entreprises engagées dans la réalisation, notamment Cosider et infra-rail, le projet risque encore d'être retardé après avoir longuement souffert des contestations populaires. Plus de 400 protestataires ont été dénombrés dans le seul axe, reliant Ifri-Ouzellaguene à Akbou, selon les associations récalcitrantes. La suspension du trafic à l'occasion plonge la SNTF dans un grand désarroi, ayant eu à souffrir péniblement d'actions similaires répétitives depuis le début de l'année, la dernière en date lui ayant valu une fermeture de 16 jours durant à Boudjellil, selon Mme Rachedi qui signale que l'autorail reliant Bejaia à Alger est bloqué depuis samedi à Bejaia, assorti de surcroît d'un remboursement de tous les clients qui ont réservé leur place pour cette semaine.