La Tunisie a célébré vendredi sa fête de l'indépendance sur fond de marches contre le terrorisme, deux jours après l'attaque sanglante contre des touristes au musée du Bardo à Tunis, revendiquée par l'organisation autoproclamée Etat islamique (EI, Daech). Selon l'agence de presse TAP, des citoyens, des représentants de partis politiques, d'associations et d'organisations nationales ont exprimé, à l'occasion de la célébration du 59ème anniversaire de la fête de l'indépendance de la Tunisie, leur soutien aux institutions militaire et sécuritaire et appelé à unir les rangs pour combattre le terrorisme, après l'attentat de mercredi qui a fait 21 morts dont 20 touristes étrangers et un policier tunisien. Dans le centre de la capitale Tunis, une centaine de personnes ont manifesté "contre le terrorisme" et quelques centaines sur l'île de Djerba (sud), haut lieu du tourisme. Au cours d'une marche dans la ville de Kébili, les participants ont souligné l'impératif d'unir les rangs pour éradiquer le terrorisme. Certains participants ont imputé, d'après la TAP, la responsabilité de la situation difficile que connaît le pays à certaines parties politiques qui ont appuyé, de manière ou d'une autre, les groupes terroristes après le soulèvement de 2010/2011 qui a abouti au départ du pouvoir du président Zine al-Abidine Ben Ali. Dans la ville de Gafsa, une marche similaire a été organisée, au cours de laquelle, les participants ont scandé des slogans dénonçant le terrorisme et appelant à la solidarité et à l'union nationale. L'unité nationale...l'unique voie contre le terrorisme Dans un message prononcé à l'occasion de la fête de l'indépendance de son pays, le président tunisien Béji Caïd Essebsi a plaidé en faveur de l'"unité nationale" qui, a-t-il dit, représente l'unique voie pour gagner les enjeux sécuritaire, économique et social et prévenir ainsi la récurrence des attentats terroristes. "L'histoire de la Tunisie nous a appris que le peuple tunisien triomphe, chaque fois qu'il se solidarise autour de ses priorités", a-t-il affirmé lors de la cérémonie marquant le 59e anniversaire de l'indépendance de la Tunisie. A ce propos, il a estimé indispensable d'engager des réformes "douloureuses et structurelles" pour juguler la crise économique qui secoue le pays et couronner de succès le processus de transition démocratique. Renforcer la coopération sécuritaire avec la Tunisie Au lendemain des attaques de Tunis, revendiqués par Daech, les dirigeants de l'Union européenne (UE) réunis, jeudi en sommet à Bruxelles, ont décidé de renforcer leur coopération sécuritaire avec la Tunisie. Ils se sont, également, engagés à accroître leur aide économique à la Tunisie, pays arabe "qui connaît une démocratie naissante", selon le communiqué final issu du sommet. Selon le document, l'UE et ses Etats membres vont intensifier leur coopération avec la Tunisie pour "contrer cette menace terroriste commune, soutenir la prometteuse démocratie tunisienne et appuyer ce pays dans son développement économique et social". Dans le même contexte, la France a par la voie de son ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, exprimé sa "pleine solidarité et son soutien à la Tunisie", à la suite de l'attaque terroriste de mercredi dernier. M. Cazeneuve, qui se trouvait vendredi à Tunis, a souligné lors d'une rencontre avec le président Caid Essebsi que "la Tunisie et la France sont solidaires face à ces menaces et faits terroristes et que son pays est prêt à mettre à disposition les moyens nécessaires pour aider la Tunisie dans ces circonstances", selon la TAP.