Vous vous aimez, faites un bébé... et les disputes commencent. Pas d'affolement, en éducation comme en amour, on n'est pas toujours obligés de parler d'une même voix. Se redécouvrir à l'arrivée d'un enfant Remettre les compteurs à zéro Cet enfant, que vous avez désiré à deux, allait renforcer votre couple et votre complicité amoureuse. Vous y croyiez dur comme fer, et juré craché, vous ne tomberiez pas dans les chamailleries avec votre mari sur les questions éducatives. Or, depuis la naissance de votre tout-petit, et davantage encore depuis qu'il est autonome, vous ne vous êtes jamais autant disputés ! A quelle heure doit-il se coucher, faut-il qu'il range sa chambre avant d'aller au lit, comment réagir s'il prononce régulièrement des mots grossiers ?… Les motifs de discorde sont nombreux et pour ainsi dire inévitables. On peut s'aimer très fort et avoir beaucoup de points communs, mais lorsque l'enfant paraît, on recommence tout. Parce que même si l'on se connaît très bien en tant qu'homme et femme, on ne sait absolument pas quelle sorte de parent on va devenir. Ce n'est qu'au pied du mur que l'on se révèle tendre ou autoritaire, serein ou impatient, sévère ou laxiste… A chacun son histoire Nous sommes tous habités par notre histoire familiale et personnelle. Il faut toujours creuser dans le passé pour interpréter ses propres réactions et celles de l'autre. Dans sa façon d'élever son enfant, soit on reproduit le modèle parental, soit on en prend le contre-pied. Inconsciemment, on peut aussi se sentir obligé de s'identifier à l'enfant heureux ou malheureux qu'on a été. Parce qu'on ne vient pas de la même famille, on n'a pas la même conception des choses. Chez vous, traditionnellement, les enfants sont posés, sagement coiffés, «bien élevés»… Dans la famille de votre compagnon, ils poussent tout seuls, sans contraintes, dans une vaste pagaille organisée ! Faire la synthèse de deux modèles aussi différents n'est pas chose aisée… Le résultat ? Des énervements mutuels et un niveau d'exigence vis-à-vis de soi ou de son conjoint qui peut rapidement devenir intenable. Par ricochet, l'image que l'on avait de l'autre, de soi et de son couple en prend un coup. Où est donc passé l'homme (la femme) qu'on croyait calme et serein(e) et qu'on surprend à hurler constamment sur les enfants ? Une manière détournée de régler ses comptes avec son conjoint Bien souvent, ce qu'on n'arrive pas à se dire en face, dans l'intimité, on l'exprime à travers les problèmes que l'on rencontre avec ses petits. Lorsqu' un homme titille sa femme car il trouve qu'elle s'occupe mal de sa fille, n'est-ce pas une façon détournée de lui faire comprendre qu'elle pourrait prendre davantage soin de lui ? Le tout-petit peut devenir un alibi ou le bouc émissaire d'un conflit larvé, et servir de défouloir. Le père, ou la mère, déplace sur l'enfant ses propres griefs. Quand elle reproche à son fils d'être un peu «mou» et d'aller le nez au vent sans souci, c'est à son époux qu'elle fait allusion, lequel ne trouve évidemment rien à y redire !