Malgré le vieillissement du tissu urbain, le chef-lieu offre un coin paisible aux habitants. Les lieux qui enregistrent une grande affluence sont le marché couvert et la station de transport urbain. Le marché couvert et la gare urbaine constituent les lieux les plus animés de la ville d'Ain Bénian. L'affluence y est très importante surtout en fin d'après-midi. En parallèle, la ville baigne dans le silence. Les alentours du siège de l'APC offrent des coins paisibles pour qui cherche des moments de tranquillité. «La ville est tranquille. Les gens, des Kabyles pour la plupart, se connaissent bien entre eux», affirme Aziz, un jeune chômeur attablé à la terrasse d'une cafétéria. Selon lui, le gros souci des habitants du chef-lieu, c'est l'état du tissu urbain. «On vit au rythme des effondrements de bâtisses. Le front de mer devrait être rasé, mais les démolitions se font au cas par cas», indique-t-il. Devant l'une des entrées de l'APC, au bord de l'avenue colonel Si M'hamed, une bâtisse a été démolie. Au numéro 17 de cette avenue, une autre bâtisse, d'une consistance de R+2, menace ruine. Un panneau a été planté sur le trottoir pour avertir les passants, mais des jeunes gens trouvent le moyen de se réunir au pied de la bâtisse. En face de l'immeuble du n°17, une construction a déjà été démolie. «Il y a de cela plusieurs mois. Une partie de la construction s'est effondrée sous l'effet d'un vent terrible qui a soufflé sur la ville. L'APC, harcelée par les riverains, a fini par engager une entreprise de démolition pour décapiter ce qui restait de la bâtisse», précise Aziz. En plus de la vétusté du parc immobilier du centre-ville, les habitants sont confrontés à la dégradation de la chaussée surtout dans les ruelles latérales. Sous l'effet répété des eaux pluviales, d'importantes crevasses gênent la progression des automobilistes dans les voies qui relient l'avenue colonel Si M'hamed à la salle omnisport Ahcène Moutchou. Entre la salle omnisports et la gare urbaine, les passants jouent des coudes pour pouvoir passer. Plusieurs infrastructures attirent en fait les habitants, et des étrangers à la cité, vers cette partie de l'ex-Guyotville. Le point d'attraction le plus important reste le marché communal. La structure s'étend sur une très importante surface répartie sur plusieurs pavillons. La gestion du marché couvert répond toutefois à une certaine anarchie surtout dans l'organisation de l'activité. Le centre abrite plusieurs commerces, sauf que, les bouchers par exemple se trouvent dans les quatre coins du bazar. Entre un boutiquier spécialisé dans l'habillement et un étalagiste de fruits et légumes, les visiteurs remarquent la présence d'une boucherie. «Cela s'appelle de l'anarchie», s'emporte un visiteur. Selon un boucher, l'explication est toute indiquée : « Comme il n'y a plus de place dans la partie réservée aux boucheries, on est autorisé à ouvrir dans d'autres lieux du marché». Sur place, les bouchers affichent des prix avec d'importantes marges. Les uns proposent le poulet à 175 DA le kilo alors que d'autres le vendent à 210 DA le kilo. La grande activité enregistrée dans le marché se répercute négativement sur les alentours. Le grand parking qui jouxte cette grande surface de négoce s'est transformé en décharge sauvage. Les commerçants n'hésitent pas à y entreposer leurs déchets. Les trabendistes squattant les trottoirs du grand boulevard et les artisans installés à l'intérieur du parking font de même. Dans cette aire de stationnement, l'on remarque aussi la présence de monticules de gravats. «N'importe qui peut jeter ici ce qu'il veut et personne ne lui dira quelque chose. Le parking est un terrain vaste et les accès sont nombreux pour les contrôler tous», estime un automobiliste. Au-delà du centre culturel et un terrain (un jardin public) qui semble être abandonné, se trouve la station urbaine. L'endroit grouille de voyageurs et la gare est incapable d'abriter tous les bus mis en circulation sur les lignes de Staouéli, Koléa, Bousmaïl et les quartiers périphériques de la ville notamment. L'hygiène ne semble pas non plus faire partie des préoccupations majeures des autorités locales.