Aussi bien le tissu urbain que la démographie ont connu à Oum El Bouaghi d'importants changements et croissances. En parallèle, la gestion du transport n'a pas évolué d'un iota pour accompagner ces mutations. Conséquence de ce décalage : une anarchie sans précédent y règne. Alors que les grandes métropoles du pays ne cessent de déployer des efforts dans le but d'atténuer le calvaire vécu par les citoyens dans le secteur du transport , les citoyens du chef-lieu de la wilaya d'Oum El-Bouaghi n'ont pas le droit à un moyen de transport urbain adéquat répondant à leurs aspirations légitimes et ce, à l'instar des citoyens des autres grandes agglomérations de la wilaya (Aïn Beïda, Aïn M'lila). Trente-quatre ans après sa promotion au rang de chef-lieu de wilaya, avec une population qui est passée de dix mille âmes à près de quatre-vingt mille actuellement, la ville d'Oum El Bouaghi demeure toujours dépourvue d'un service de transport urbain permettant aux citoyens de rallier n'importe quelle cité ou quartier. L'expansion urbaine est telle que de nombreuses cités et autres lotissements ont vu le jour dans les zones périphériques éloignées des infrastructures administratives (wilaya, daïra, directions exécutives, palais de justice…), d'où la nécessite du transport urbain pour les citoyens, notamment ceux démunis et aux faibles bourses, ne pouvant en aucun cas se payer une course en taxi. Ainsi, des milliers de citoyens se retrouvent piégés chaque jour que Dieu fait au chef-lieu de wilaya pour les besoins d'un dossier, d'une audience au tribunal ou à la cour, d'un paiement au niveau de la banque, d'une affaire à régler ou de n'importe quel rendez-vous important nécessitant le déplacement par un moyen de transport adéquat et abordable au point de vue prix pour le large public.Demeurant toujours le dindon de la farce, le consommateur, et en l'absence du transport urbain, se retrouve à la merci des taxis et des clandestins qui n'hésitent pas à demander soixante-dix dinars ,quel que soit le trajet de la course. Lesquels clandestins, en l'absence d'une réglementation ferme des pouvoirs publics, sont devenus les maîtres des lieux dans les cités où ils squattent de nombreux espaces destinés aux riverains et manœuvrant toute la journée dangereusement aux risques et périls des enfants des cités. Ils ne sont pas les seuls, d'ailleurs, puisque le centre-ville et les cités résidentielles du chef-lieu de wilaya, en l'absence d'un plan de circulation rigoureux, sont constamment traversées par les camions et semis de gros tonnage, agressant la quiétude de la ville sans être inquiétés, mettant aussi la vie des enfants des cités qu'ils traversent, en danger permanent. L'anarchie régnant dans la circulation et le transport est telle, que les transporteurs décident les augmentations des tarifs à leur guise pour les petites distances à l'intérieur de la ville d'Oum El Bouaghi sans être inquiétés. Cela, alors que certains moyens de transport accusent une vétusté, notamment les bus, mettant en danger la vie des passagers. Enfin, si la ville d'Oum El-Bouaghi a connu un essor remarquable au plan de l'expansion urbaine; les mentalités figées semblent persister, sinon comment expliquer la discordance en matière de commodités qui ne suivent pas (transport urbain, marché couvert,..) K. Messaad