Le tenant du titre, Manchester United, reçoit Arsenal ce soir, en demi-finale de la Ligue des champions, ranimant une rivalité qui s'était atténuée après avoir longtemps décidé de la suprématie sur le football anglais. Arsenal trouvera-t-il le Manchester qui a passé cinq buts à Tottenham en une demi-heure samedi (5-2) ou celui sans ressort et fragile de la première période ?L'équipe dénuée d'imagination en quart de finale aller contre Porto (2-2) ou celle qui a fait preuve de réalisme assassin au retour (1-0) ? Le championnat est quasiment dans la poche mais les Reds Devils marquent le coup et jouent par épisodes. Cela avait également été le cas en 2008, sans que cela ne les empêche d'être sacrés à Moscou. Mais cette année, l'équipe d'Alex Ferguson scintille moins et souffre face aux gros. Battue deux fois par Liverpool, dont une humiliation à Old Trafford, elle avait été dominée en octobre à l'Emirates, le meilleur match des Gunners cette saison (2-1). Duel inédit en Coupe d'Europe A l'inverse, Arsenal n'a pas perdu une seule de ses quatre rencontres contre les autres membres du «Big Four» et est invaincu dans son championnat depuis novembre 2008. Si Arsenal est allé en finale en 2006 (battu par Barcelone), elle est du côté de Manchester, jamais éliminé par un club anglais, qui, avec un groupe très stable, dispute sa troisième demi-finale consécutive et n'a plus perdu dans la compétition depuis 23 matches (un record). Les Gunners sont toutefois toujours sortis vainqueurs de leurs demi-finales européennes (1970, 1980, 1994, 1995, 2000, 2006). Les deux équipes ne se sont jamais affrontées en coupes d'Europe, mais les Manchester-Arsenal ont été des sommets du football anglais jusqu'à la première moitié des années 2000. Depuis, l'émergence de Chelsea, le retour de Liverpool et le déclin des Londoniens les avaient rendus moins décisifs. L'hostilité notoire entre Alex Ferguson et Arsène Wenger s'est émoussée à mesure que l'enjeu diminuait, les deux hommes n'ayant de cesse depuis un an de mettre en scène leur respect réciproque. Les mauvaises langues murmurent que la haine de l'Ecossais pour le Français s'en est allée en même temps que le danger que représentait ce dernier. Un exploit d'Arsenal peut-il ranimer un des duels humains les plus fascinants de l'histoire du football anglais ? Pour l'heure, Wenger a remporté quatorze de leurs 37 affrontements, Ferguson 13.