Le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme (CNCPPDH), Me Farouk Ksentini, a plaidé jeudi à Alger pour l'intégration de la surveillance et du respect des droits de l'homme dans la Mission des Nations Unies pour le référendum au Sahara occidental (Minurso). «Les droits de l'homme et les droits des peuples sont un même combat et tendent vers un même objectif. Nous tenons à rappeler la position constante et inchangée de l'Algérie quant au droit du peuple sahraoui à son autodétermination. La Minurso devrait voir s'élargir ses prérogatives à la question du respect des droits de l'homme au Sahara occidental», a affirmé Me Ksentini qui s'exprimait lors d'une rencontre avec une délégation du groupe parlementaire de la fraternité et de l'amitié algéro-sahraouie, conduite par la députée Saida Bounab. Déplorant les violations «continues» des droits de l'homme dans les territoires sahraouis occupés par les forces policières marocaines, l'intervenant a cité la répression, mercredi, d'une manifestation pacifique dans la ville occupée d'El Ayoun, faisant plus de 40 blessés parmi les Sahraouis qui revendiquaient leur droit légitime à la souveraineté. Réitérant la position «de principe» de l'Algérie à l'égard de la cause sahraouie, Mme Bounab a appelé à l'élargissement de la Mission onusienne (Minurso) à la surveillance et à la protection des droits de l'homme. «Les Sahraouis ne sont pas des hors-la-loi, ils revendiquent seulement l'application de la légalité internationale», a poursuivi Mme Bounab, tout en insistant sur le «consensus» dont bénéficie cette cause au sein du Parlement algérien. Saluant le rôle «efficace» de la diplomatie algérienne sur plusieurs fronts, dont sa défense de la cause sahraouie, Mme Bounab a fait part d'une prochaine campagne de sensibilisation sur le conflit sahraoui. L'action, a-t-elle clarifié, sera menée par l'association qu'elle préside et ciblera la population algérienne des quatre coins du pays afin de mieux faire connaître la cause sahraouie. L'appel du centre Robert F. Kennedy Dans le même contexte, Mme Kerry Kennedy, présidente du centre Robert F. Kennedy des droits de l'homme (RFK), et Santiago A. Canton, directeur exécutif des Partenaires de RFK pour les droits de l'homme, ont réitéré mercredi leur appel au Conseil de sécurité de l'ONU en vue d'élargir le mandat de la Mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental (Minurso) à la surveillance des droits de l'homme au Sahara occidental. Le Conseil de sécurité doit voter la prorogation du mandat de la Minurso le 30 avril prochain. La Minurso est la seule mission de maintien de la paix établie après 1978 sans un mécanisme de surveillance des droits de l'homme et il n'existe aucun mécanisme international contre les violations des droits humains au Sahara occidental. «Il est honteux qu'un petit groupe de pays dénie au peuple sahraoui un mécanisme de protection des droits de l'homme», a déclaré Kerry Kennedy, ajoutant que «les rapports sur les violations des droits de l'homme au Sahara occidental par le Maroc sont indéniables». La communauté internationale, a-t-elle souligné, «ne doit pas ignorer les rapports sur la torture que subissent les détenus sahraouis dans les prisons marocaines et les violences commises par l'occupant marocain contre le peuple sahraoui». Un certain nombre d'organismes internationaux, y compris le Bureau du Haut Commissaire aux droits de l'homme des Nations unies, et le Rapporteur spécial de l'ONU sur la torture, ont appelé «à un mécanisme indépendant de surveillance des droits de l'homme au Sahara occidental».