Une stratégie pour la relance de la filière lait est en phase d'être mise en place. Si la question relevait jusque-là du domaine de la théorie, des instructions fermes ont été donnée pour la concrétisation, sur le terrain, de cette politique. Ainsi, un débat a été enclenché entre les différents opérateurs concernés pour réunir toutes les conditions nécessaires en vue de promouvoir la production locale de ce produit précieux. Une batterie de mesures a été proposée, dans ce contexte, pour mettre fin aux pratiques frauduleuses et douteuses qui se propagent dans le marché informel, en pleine expansion. L'autre objectif recherché est celui de la réduction de la facture alimentaire de l'Algérie où le lait et le blé constituent la plus grande partie. Le débat, qui a concerné jusque-là les ministères du Commerce et de l'Agriculture, va impliquer très prochainement le ministère des Finances qui va jouer un rôle important dans la mise en place de la stratégie. Le vecteur de cette stratégie repose sur la promotion et l'augmentation de la production du lait cru. Ce qui impliquerait la prise de mesures d'encouragement au profit des éleveurs, des collecteurs et des transformateurs. Toutes ces questions ont été débattues lors des trois réunions tenues au cours de ces derniers quinze jours, entre toutes les parties concernées dans le cadre du comité interprofessionnel du lait de l'Onil. Les préoccupations des différents opérateurs ont été soulevées, à l'exemple du problème du versement des subventions décidées pour soutenir les producteurs. «Le problème a été réglé. Nous avons reçu les subventions des mois de novembre et de décembre la semaine passée. Il reste les subventions des mois de janvier et de février qui seront versées au plus tard aujourd'hui ou demain», a expliqué Abdellah Abed, président de l'Association des éleveurs. Les opérateurs ont fixé, lors de cette rencontre, le seuil minimum du prix d'achat de lait cru par les transformateurs à 30 dinars. «Avant, les éleveurs vendaient le litre de lait à perte en dessous de 27 dinars. Maintenant, un seuil a été arrêté espérant que les transformateurs vont le respecter», a encore ajouté le porte-parole des éleveurs. Vente de lait cru en vrac, interdit dès juin L'autre mesure prise concerne l'interdiction de la vente de lait cru en vrac. «Cette pratique, qui constitue une véritable menace sur la santé publique en raison de l'absence des mesures d'hygiène, sera interdite à partir du mois de juin. Une décision a été prise dans ce sens. Le lait cru sera donc repris par les transformateurs qui pasteurisent le produit et le mettent dans l'emballage approprié. Désormais, le lait cru sera vendu dans le sachet, adopté jusque-là pour le lait pasteurisé, pour un prix fixé, pour l'instant, à 35 dinars», a encore expliqué M. Abdellah. Les transformateurs ont demandé aussi l'augmentation de la subvention décidée de 4 à 9 dinars pour mettre en place cette stratégie. Les discussions sont toujours en cours pour définir toutes les subventions nécessaires pour la mise en marche de ce nouveau processus de production. Il y a lieu également de revoir et surtout d'assainir le système de quota de poudre de lait accordé aux transformateurs. Une question épineuse qui a été au centre des rencontres organisées. Les propositions faites par la Fédération nationale de l'agroalimentaire, pour mieux cerner ce problème, concerne l'adaptation des quotas distribués aux moyens et équipements mis par le producteur. C'est une façon efficace pour l'Onil de donner à chaque opérateur le quota en fonction du matériel exploité dans la machine de production.