Cependant, elle ne sera cédée aux transformateurs à un prix subventionné qu'à la condition qu'elle soit destinée exclusivement à la production du lait. Le problème du lait sera définitivement réglé. Une mesure vient d'être annoncée par le ministre des Finances, M.Mourad Medelci, permettant de dénouer la crise qui secoue cette filière depuis plusieurs semaines et d'apaiser les tensions autour de la pénurie de lait. Ainsi, le gouvernement a décidé d'accorder une subvention de 10,5 milliards de dinars afin de compenser l'écart entre le prix à l'importation de la matière première et le prix administré. Une décision qui permettra de maintenir inchangé le prix public du sachet d'un litre de lait à 25DA. Des instructions sont données à la Banque de l'agriculture et de développement rural (Badr) pour débloquer les fonds nécessaires sous garantie du Trésor public, tient à préciser le grand argentier du pays. Autre détail: c'est le plus grand transformateur de lait, le groupe Giplait qui sera chargé de l'opération d'importation et de distribution, selon le ministre, invité, jeudi, au forum d'El Moudjahid. «Nous n'avions que deux choix pour faire face au problème du lait soit libéraliser les prix soit garder l'actuel prix du sachet de lait et subventionner la poudre de lait. Nous avons enfin opté pour le second choix», a-t-il souligné. Ainsi, Giplait va vendre la poudre de lait aux transformateurs privés à un prix subventionné avec certaines conditions, a-t-il indiqué. La poudre de lait ne sera cédée aux transformateurs, à un prix subventionné, qu'à la condition qu'elle soit destinée exclusivement à la production du lait et non aux produits dérivés, et que le sachet de lait soit vendu au prix public de 25DA, a averti M.Medelci. Le ministre a indiqué que cette subvention fera l'objet d'un montage financier entre Giplait et les transformateurs. Des conventions seront bientôt signées, à cet effet entre les deux parties sous l'égide du ministère du Commerce. Une commission sera installée pour préparer ces conventions et une rencontre se tiendra entre les parties concernées pour la mise en oeuvre de ce dispositif, précise l'invité du forum d'El Moudjahid. «Cependant, cette opération exige la transparence entre l'Etat et les transformateurs privés», prévient encore M.Medelci. Pour rappel, l'approvisionnement en lait était fortement perturbé à l'échelle nationale et plus particulièrement au niveau de la capitale. Une situation due essentiellement à la fermeture d'une dizaine de laiteries privées. Selon le président de la Fédération des agroalimentaires, Abdelouahab Ziani, les chaînes de mise en sachet de lait pasteurisé de 70 unités sont à l'arrêt. L'augmentation des prix de la poudre de lait sur le marché international a ainsi poussé ces producteurs, qui réclament la libération des prix, à cesser leur activité. En outre, M.Medelci a fait savoir qu'à l'instar des céréales, un office interprofessionnel du lait allait être mis en place et regroupera les opérateurs publics et privés du secteur afin de mieux réguler le marché de ce produit stratégique de base. Le ministre du Commerce s'était déjà exprimé sur cette question. Il avait souligné que la nouvelle structure est le moyen approprié pour lutter contre la spéculation à laquelle fait face le marché laitier. L'Office aura pour mission la distribution et la régulation du marché national. Celles-ci se feront, soit par l'importation du lait en poudre et sa distribution aux transformateurs, soit par des subventions directes aux transformateurs du lait pour le sachet pasteurisé. L'Algérie importe annuellement, en moyenne, 600 millions de dollars de lait en poudre, pour combler le déficit de sa production en lait frais, estimé à environ un milliard de litres par an.