Les textes portant mise en application de la loi sur l'orientation agricole font l'objet de discussions au niveau du gouvernement. Ces textes devront codifier et fixer les règles et modalités d'attribution par concession des terres relevant du domaine privé de l'Etat. «Ça sert à codifier le passage vers l'attribution par concession afin d'assurer une gestion économique et surtout plus sécurisée des terres agricoles», a précisé hier Rachid Benaïssa, ministre de l'Agriculture et du Développement rural, lors de son passage hier à la Chaîne III. Dans le sillage, le ministre a expliqué que l'arsenal juridique élaboré et adopté depuis 2008 vise à «la protection de la vocation des terres agricoles et fixe les critères et les modalités de classement et de déclassement». La relance et la modification du statut de l'office national des terres agricoles visent, selon le ministre, à donner un cadre légal pour la gestion des différentes transactions qui se font dans ce domaine. «L'office aura pour mission de répondre à tous les acteurs qui sont impliqués dans les différentes opérations de concession et d'exploitation des terres agricoles. Il intervient dans un premier temps sur les terres relevant du domaine privé de l'Etat, où un travail énorme est en train de se faire. Les résultats obtenus serviront de base et d'expérience pour le traitement et la gestion des autres dossiers», a-t-il expliqué. Rachid Benaïssa a expliqué qu'une superficie de 500 000 hectares a été retenue dans le cadre de la mise en valeur des terres agricoles pour les années à venir afin de multiplier les capacités d'exploitation dans ce secteur. Dans le même contexte, le ministre a dévoilé la mise en place d'un nouveau dispositif qui assurera une meilleure transparence et fluidité des opérations de mise en valeur des terres, assurées jusque-là par la Générale des concessions agricoles (GCA). «La préparation de toutes les actions, en commençant par la réflexion, les limites de la superficie, les plans et les actions à prendre dans ce cadre sera décidée et identifiée avant la concrétisation de l'action», a-t-il expliqué, en soulignant que ces dispositions seront clarifiées dans les textes qui vont gérés ce domaine. Le ministre a précisé par ailleurs qu'une commission a été installée pour revoir le travail élaboré par la GCA de façon à examiner dossier par dossier et identifier les problèmes rencontrés dans chaque partie. Dettes : 38 milliards réglés A propos de la dette des agriculteurs, le ministre a souligné que 38 milliards de dinars ont été déjà rachetés par le Trésor public. «La CNMA a finalisé son travail dans ce cadre. Il reste uniquement les trois milliards de la Badr. En tout cas, cette question est presque achevée», a-t-il précisé. Sur un autre chapitre, Rachid Benaïssa a indiqué qu'un retard énorme est accusé dans le domaine de la labellisation. Des actions ont été entreprises en vu de labelliser certains produits au courant de cette année, comme les dattes, les olives, les figues, la fraise, les carottes et le mouton. «Un travail technique portant sur l'exécution de certaines recommandations relatives aux indicateurs géographiques du produit et leur marque a été demandé en vue d'entamer cette opération. Ça marche pour certains produits mais pas pour l'ensemble», a-t-il souligné. Pour assurer une meilleure disponibilité des produits agricoles sur le marché et éviter les différentes fluctuations enregistrées ces dernières années, le ministre a indiqué qu'il poursuivra la politique de création des offices qui assureront la mise en relation des différents acteurs entrant dans le processus de production. Ainsi, en plus de l'office du lait, le ministère va créer celui des viandes, des fruits et légumes, des céréales et autres. «C'est le meilleur moyen pour optimiser la production, maîtriser la disponibilité et les prix aussi. Ça nous permet de mettre en place une politique de stockage», a-t-il expliqué. Le ministre a appelé les industriels et les transformateurs à s'impliquer dans ces offices et à créer des coopératives pour assurer une bonne gestion des différentes filières.