Le président de la République Abdelaziz Bouteflika a procédé jeudi à un remaniement de l'Exécutif, un des plus importants depuis son investiture à la tête de la magistrature suprême. Abdelmalek Sellal a été reconduit dans son poste de Premier ministre tout comme le général de corps d'armée Ahmed Gaïd Salah, maintenu en tant que vice-ministre de la Défense nationale, chef d'état-major de l'Armée nationale populaire. Tayeb Belaïz quitte le département de l'Intérieur et se voit nommer ministre d'Etat conseiller spécial auprès du président de la République. En outre, la nouvelle équipe gouvernementale renseigne d'entrée sur le souci de préserver la stabilité dont jouissent certains secteurs et la nécessité de dynamiser en mieux l'action d'autres départements dont le rendement serait jugé pour ainsi dire insuffisant. Ce dernier s'illustre notamment à travers la nomination d'Amar Ghoul à la tête du secteur du Tourisme où il est donc attendu pour replacer le secteur comme véritable locomotive économique dont le pays a besoin en ces temps de chute du prix de l'or noir. S'agissant par ailleurs de la nécessité de préserver la stabilité de certains départements ministériels ayant engagé des programmes de développement d'envergure et qu'il y a lieu de faire aboutir indubitablement, cela se manifeste notamment à travers la reconduction du ministre de l'Habitat Abdelmadjid Tebboune et de son collègue au gouvernement Abdessalem Bouchouareb qui est maintenu à la tête du ministère de l'Industrie et des Mines. Pour ce qui est du domaine de l'Habitat, il ne fait aucun doute que le lancement de nouveaux projets de construction de logements, ceux de l'Aadl notamment, constitue une réelle attente partagée par des milliers d'Algériens. La relance du secteur de l'industrie, la création des douze groupes industriels et tout l'intérêt accordé à ce domaine névralgique traduiraient sans doute l'efficience de la stratégie mise en place et qu'il y a lieu d'encourager davantage à travers le maintien de Abdessalem Bouchouareb. Idem pour le secteur de la communication où le maintien de Hamid Grine obéirait également à la même logique. La même logique qui saute aux yeux également à travers le maintien de Ramtane Lamamra à la tête du ministère des Affaires étrangères, de Abdelmalek Boudiaf en charge du secteur de la Santé, de Tayeb Louh à la tête du ministère de la Justice ou encore de Nouria Benghebrit chargée de l'Education nationale. De nouveaux visages et une présence féminine réduite Parmi les nouveaux promus à un rang ministériel, des personnalités notoirement connues. Le cas de Abderrahmane Benkhalfa, nouveau ministre des Finances, et de Azzedine Mihoubi, nommé à la tête du département de la Culture, sont sans doute les plus édifiants. En sa qualité d'ex-délégué général de l'Association des banques et établissements financiers (ABEF), la maîtrise par Benkhalfa des notions de la finance n'est plus à démontrer. Azzedine Mihoubi, ancien secrétaire d'Etat à la Communication, fait son retour au gouvernement et se voit confier le département de la Culture, alors que le Recteur de l'Université d'Alger, Tahar Hadjar, a été désigné à la tête du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Autre nouveauté au sein du gouvernement Sellal, la désignation de Salah Khebri qui occupait jusque-là le poste de PDG de l'Institut algérien du pétrole (IAP, Boumerdès) et qui est nommé nouveau ministre de l'Energie en remplacement de Youcef Yousfi. Il s'agit aussi de Abdelkader Ouali, ex-wali et ancien SG du ministère de l'Intérieur qui est nommé à la tête du département des Travaux publics en remplacement de Abdelkader Kadi désigné quant à lui ministre de l'Agriculture et du Développement rural. Boudjemaâ Talai, qui était président du groupe sidérurgie et métallurgie Imetal fait également son entrée au sein de l'Exécutif en tant que ministre des Transports. C'est aussi le cas de Tahar Khaoua, le président du groupe parlementaire du FLN qui est nommé ministre des Relations avec le Parlement. Au total, le nouveau gouvernement compte en son sein une dizaine de nouveaux ministres nommés à des postes clés. D'autre part, la présence féminine dans l'Exécutif est réduite à quatre ministres femmes au lieu de sept dans le précédent gouvernement. Nadia Labidi, Dalila Boudjemaa, Nouria Yamina Zerhouni et Zohra Derdouri ne font partie de l'actuel staff.
Une révélation nommée Iman Feraoun et l'ascension de Bedoui Elle est la plus jeune ministre de l'actuel gouvernement. Iman Houda Feraoun, ex-DG de l'Agence thématique de recherche en sciences et technologie (ATRST) et qui vient d'être nommée ministre de la Poste et des TIC est en effet une native de 1979 à Tlemcen. Ce professeur d'université constitue en effet la révélation de l'Exécutif. Par ailleurs, s'il y a lieu de parler de la promotion la plus inattendue à travers le remaniement de jeudi, celle-ci n'est autre que celle dont a bénéficié Nouredine Bedoui qui est passé du département de la Formation professionnelle à la tête du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales. Une véritable ascension. Le poste de ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, toujours occupé par Abdelkader Messahel, a été élevé au rang de ministre des Affaires maghrébines et africaines et de la Coopération internationale.