Annoncé en grande pompe pour être opérationnel avant le mois de Ramadhan, le crédit à la consommation ne sera finalement mis en œuvre qu'en septembre, soit après le lancement de la centrale des risques des ménages. Le président de l'Association des banques et établissements financiers (Abef), Boualem Djebbar, a expliqué jeudi que «les banques ne peuvent commencer à accorder des crédits à la consommation qu'après le lancement de cette centrale». Selon les échéances avancées, celle-ci est en voie de parachèvement et elle sera opérationnelle vers début septembre. Invité par la Chaîne III de la radio nationale, Djebbar a souligné que la centrale des risques des ménages est «un instrument indispensable et préalable au crédit à la consommation» en raison de sa capacité à cerner les risques que prendra une banque par rapport à la demande de crédit. Cet instrument permettra également de mesurer la capacité d'endettement d'un demandeur de crédit à la consommation, qui est, rappelle-t-il, l'une des résultantes des conclusions de la dernière tripartite et consacré par la loi de finances 2015 après avoir été suspendu par la loi de finances complémentaire 2009. Il vise la promotion des produits d'équipements fabriqués localement et contribuera à la relance économique à travers la promotion des investissements algériens. En raison de l'existence auparavant de ce produit bancaire destiné aux ménages, «les banques sont prêtes pour sa mise en œuvre», a soutenu le président de l'Abef, à la seule condition de mettre en œuvre la centrale des risques des ménages afin d'éviter le surendettement des ménages. «La centrale des risques est un préalable au lancement des crédits», insistera-t-il. A propos de sa mission, il a noté que la centrale des risques fixe les conditions générales d'octroi des crédits en matière de capacité d'endettement, de produits concernés et les clauses qui ont pour objectif de protéger le demandeur de crédit, comme il définit la relation qui peut exister entre le client, la banque et les fournisseurs de produits. «Des mesures ont été définies pour la mise en œuvre du crédit à la consommation», a-t-il avancé. Un taux d'intérêt de 7% est possible Mais en l'absence d'une centrale des risques, «les banques seront exposées à un risque supplémentaire». En effet, l'instrument permet de savoir si le demandeur a sollicité plusieurs banques pour le même type de crédits, au risque de surendettement. Djebbar rappelle à ce propos que le décret exécutif du 12 mai 2015 relatif aux conditions et aux modalités d'offres en matière de crédit à la consommation a fixé la capacité de remboursement du crédit à 30% du revenu du demandeur. Lorsqu'un client fait sa demande auprès de plusieurs banques, il risque de ne pas pouvoir payer ses échéances tandis que la banque sera confrontée au risque d'impayés. «La centrale des risques a pour objectif, à la fois, de protéger le client du surendettement et la banque des impayés», a-t-il précisé. La relance du crédit est conditionnée aussi par certaines explications. Car, ajoute-t-il, «la communauté bancaire a besoin de précisions sur la nature des produits qui seront concernés par le crédit». Le décret évoque des produits fabriqués localement, mais le taux d'intégration des biens à acquérir n'est pas encore défini, d'où le besoin d'avoir des précisions à ce sujet à travers un arrêté ministériel. «Les banques sont libres de mettre en œuvre ou de refuser d'octroyer des crédits à la consommation», tranchera-t-il, poursuivant que les banques ont le libre choix de fixer leurs conditions, conformément à leurs politiques commerciales. «Chaque établissement financier est libre de fixer son taux d'intérêt, selon son appréciation du risque encouru», a-t-il ajouté, sans écarter qu'il peut atteindre 7%. Il a noté, dans ce sens, que pour le moment, aucun taux d'intérêt n'a été fixé. Quant aux délais de remboursement, ils peuvent s'étaler de trois mois à cinq ans.