C'est un véritable séisme qui vient d'ébranler la FIFA. Mercredi matin, les autorités suisses ont arrêté plusieurs cadres de l'instance du football mondial, réunis à Zurich pour leur assemblée annuelle. Selon les médias américains, six personnes ont été interpellées dans leur chambre d'hôtel pour leur implication supposée dans une affaire de corruption concernant les procédures d'attributions de droits télévisés et de désignation des pays hôtes pour les coupes du monde au cours des deux dernières décennies. La justice américaine a confirmé l'interpellation de quatorze personnes au total, dont neuf membres de la FIFA. Les présidents de la Concacaf (Confédération de football d'Amérique du Nord, d'Amérique centrale et des Caraïbes) et de la Conmebol (Confédération sud-américaine de football) font partie de cette liste. Les cinq autres personnes citées sont des responsables en marketing sportif. Les 9 membres de la FIFA impliqués sont Jeffrey Webb (président de la Concacaf), Jack Warner (ex-président de la Concacaf), Costas Takkas (attaché du président de la Concacaf), Nicolas Leoz (ex-président de la Conmebol), Eugenio Figueredo (ex-président de la Conmebol), Eduardo Li (président de la Fédération du Costa Rica), Julio Rocha (président de la Fédération du Nicaragua), Rafael Esquivel (président de la Fédération du Vénézuela), José Maria Marin (président de la Confédération brésilienne de football). «L'ordre d'arrestation se fonde sur une demande des autorités américaines, a expliqué l'Office fédéral de la justice suisse dans un communiqué. Le parquet du district Est de New York enquête sur ces personnes qu'il soupçonne d'avoir accepté des pots-de-vin et des commissions du début des années 1990 à ce jour. Des représentants des médias et du marketing sportif seraient impliqués dans des versements à de hauts fonctionnaires d'organisations footballistiques en échange de droits médiatiques et de droits marketing et de sponsoring de compétitions organisées aux Etats-Unis et en Amérique du Sud.» Le montant des dessous de table auxquels s'intéresse la justice américaine s'élèverait à plusieurs millions d'euros, selon l'OFJ. Les six personnes interpellées mercredi seront entendues dans la journée par les autorités suisses avant d'être extradées aux Etats-Unis, puisque «l'entente relative à ces actes aurait été conclue aux Etats-Unis». Selon la BBC, le procureur général des Etats-Unis et le FBI doivent tenir une conférence de presse dans l'après-midi pour revenir sur l'affaire. La FIFA, elle, veut «clarifier la situation» avant de s'exprimer sur ce dossier. Une conférence de presse était prévue hier après-midi. Le directeur de la communication de l'institution, Walter de Gregorio, a néanmoins souligné que le président Sepp Blatter «ne faisait pas partie des cadres arrêtés» et qu'il «n'est pas impliqué dans cette affaire». Le conseil annuel de la FIFA doit aboutir vendredi sur l'élection du président de l'instance. Sepp Blatter est candidat pour un cinquième mandat et sera opposé à son vice-président, le prince de Jordanie Ali bin al-Hussein.