Plus de 50 roquettes tirées par l'armée yéménite et les forces populaires d'Ansarullah (Houthis) ont visé l'aéroport saoudien de Najrane (à la frontière avec le Yémen). Plusieurs bases saoudiens dans les régions frontalières de Katafa et Tahama ont également été visées par les tirs des chars et de l'artillerie yéménite, et ce, en riposte aux raids saoudo-américains meurtriers visant la population yéménite. Une vidéo de ces tirs a été publiée par la chaîne yéménite Al Massirah et relayée par plusieurs médias arabes. Peu auparavant, l'artillerie saoudienne avait tiré une centaine de missiles sur les régions frontalières du Yémen. Les frappes aériennes ont visé un centre scientifique dans la capitale Sanaâ, faisant des dizaines de morts et de blessés. 12 personnes ont été tuées et 81 autres blessées dans trois raids saoudiens contre des bâtiments résidentiels dans la ville de Hajjah (nord-ouest), a rapporté l'agence iranienne d'information Irib. Par ailleurs, les forces de l'armée et Ansarullah ont libéré de l'emprise d'Al Qaïda des zones situées dans la banlieue de la ville de Maârib (centre). Elles ont également libéré la région d'Al Naqaba dans la province Shebwa (sud) de la présence des terroristes d'Al Qaïda. Les forces yéménites ont aussi repris le contrôle des routes des provinces de Shebwa, d'Ebin et de Hadramaout. Au niveau politique, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a souligné que «les attaques de la coalition dirigée par l'Arabie saoudite contre le Yémen ne profitent qu'au groupe terroriste Al Qaïda». Le chef de la diplomatie russe a précisé vendredi dans une interview avec la chaîne d'information Russia 24 : «Le groupe terroriste Al Qaïda, qui rivalise avec les terroristes de Daech, a conforté ses assises à cause des bombardements visant le Yémen». Insistant sur la position de son pays dans la lutte contre le terrorisme, Lavrov a déclaré : «Il faudrait agir selon des critères univoques et éviter la politique ambivalente dans la lutte contre le terrorisme». Entre-temps, l'ancien président yéménite Ali Abdallah Saleh a accusé le royaume saoudien de semer la «sédition» dans son pays mais a également ouvert la porte au dialogue : «Tôt ou tard, nous aurons des discussions avec l'Arabie saoudite.» Saleh a assuré, lors d'un entretien à la chaîne de télévision panarabe Al Mayadeen, qu'il ne cherchait pas à reprendre le pouvoir ni à y porter son fils Ahmed, qui dirigeait l'influente Garde républicaine lorsqu'il était à la tête du pays. Selon Saleh, les Etats-Unis, alliés de Ryad, et l'Iran discuteraient à Oman de la mise en place d'une médiation entre Téhéran et Ryad. Le chef de la diplomatie iranienne était mardi à Oman, où il a notamment discuté avec des responsables omanais de la situation au Yémen, alors qu'une délégation houthie était également présente jeudi dans ce pays, le seul pays du Golfe à ne pas participer à la coalition arabe.