Un porte-parole des unités de l'armée alliées aux milices chiites houthies du Yémen a annoncé dimanche accepter la trêve humanitaire de cinq jours proposée par l'Arabie saoudite. L'armée répondra à toute rupture de la trêve, a toutefois prévenu l'officier. "Nous annonçons que nous acceptons la trêve humanitaire", a déclaré le colonel Sharaf Luqman, porte-parole des militaires déserteurs qui ont aidé les rebelles à s'emparer d'une bonne partie du pays. Les rebelles Houthis se sont pour leur part dits prêts à répondre "positivement" aux efforts destinés à "mettre fin aux souffrances" de la population yéménite. Le bureau politique des rebelles chiites a indiqué "être prêt à réagir positivement à tout effort, appel ou mesure qui aiderait à mettre fin aux souffrances", selon une déclaration lue sur leur chaîne de télévision, al-Massirah. Soutenue par les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France, la coalition arabe bombarde depuis le 26 mars les Houthis et leurs alliés, notamment des soldats fidèles à Ali Abdallah Saleh, pour ramener au pouvoir le président yéménite Abd-Rabbou Mansour Hadi, qui s'est réfugié à Ryad, capitale de l'Arabie saoudite. Le cessez-le-feu, dont la date a été annoncée bien à l'avance pour permettre de mieux coordonner la fourniture de l'aide, doit entrer en vigueur mardi à 23h00. Sur le terrain, des avions militaires de la coalition dirigée par l'Arabie saoudite ont bombardé tôt dimanche matin la résidence de l'ancien président yéménite Ali Abdallah Saleh à Sanaa, ont indiqué des témoins. L'ancien homme fort du Yémen ne se trouvait pas dans la capitale yéménite au moment de l'attaque menée au terme d'une nuit d'intenses bombardements des positions rebelles. Les rebelles chiites, soutenus par l'Iran, n'ont pas encore répondu à l'offre d'une trêve prenant effet mardi pour cinq jours, émanant du ministre saoudien des Affaires étrangères Adel al-Jubeir. Des militaires restés fidèles à l'ex-président Ali Abdallah Saleh après qu'il a été chassé du pouvoir en 2012, ont joué un rôle majeur dans la conquête depuis septembre 2014 de vastes pans du Yémen par les rebelles chiites Houthis, venus du nord du pays. Ces militaires ont accepté l'offre saoudienne d'une suspension temporaire des raids aériens quotidiens depuis plus de six semaines, quelques heures après qu'un de ces raids a touché la résidence de M. Saleh dans la capitale Sanaa. L'ancien président, à la tête du Yémen pendant plus de trois décennies avant d'être chassé du pouvoir par un soulèvement populaire, ne semble pas avoir été chez lui au moment où sa résidence a été bombardée. Son parti, le Congrès populaire général (CPG), a également salué l'offre de trêve dans un communiqué publié tard samedi, exprimant l'espoir que cela réduirait l'impact de l'offensive (de la coalition arabe, NDLR) qui a fait subir à la population yéménite des souffrances sans précédent et un blocus inédit. Ryad, à la tête d'une coalition qui mène des raids aériens quotidiens depuis plus de six semaines pour empêcher les rebelles Houthis de conquérir l'ensemble du Yémen, a proposé vendredi une trêve humanitaire de cinq jours renouvelables, fermement soutenue par Washington.