La ministre de l'Education nationale a réfuté l'idée d'organiser deux bacs (bac nord et bac sud) en insistant sur le maintien des examens nationaux. «Il est important de maintenir notre unité, notamment à travers le baccalauréat et le brevet de l'enseignement moyen (BEM)», plaide Benghebrit qui n'a pas exclu, en même temps, la possibilité d'y recourir mais en parlant d'une réflexion à long terme. S'exprimant lors du forum d'El Moudjahid, la ministre a souligné que des discussions ont été engagées dans ce sens avec les acteurs du secteur y compris les directeurs de l'éducation, les représentants des parents d'élèves et les syndicalistes. Selon la ministre, le soin a été laissé aux concernés pour avoir une version sur le sujet. Pour cette année, et à quelques jours seulement des examens officiels, l'invitée du Forum d'El Moudjahid a affirmé que «des mesures draconiennes ont été prises pour assurer le bon déroulement et la crédibilité des examens. Quelque 612 000 fonctionnaires ont été mobilisés pour encadrer environ 2 millions d'élèves et 8307 centres ont été réquisitionnées à ces épreuves dont les résultats seront publiés le 10 juillet pour le bac, le 4 juillet pour le BEM et le 18 juin pour l'examen de la cinquième. Pour la prochaine session du bac qui ne sera pas différente des précédentes, la ministre a affirmé que les sujets ne porteront que sur les cours dispensés avant de mettre en garde contre toute tentative de fraude. Des sanctions sévères seront prises à l'encontre des fraudeurs qui doivent être conscients des conséquences de ces faits. «Certains élèves ne seront pas conscients du prix qu'ils vont payer», a averti la ministre en parlant de sanctions allant de 3 jusqu'à 10 ans d'interdiction de passer l'examen. L'oratrice n'a pas manqué de parler des changements envisagés dont ceux concernant cet examen et qui seront abordés lors d'une conférence nationale en juillet. Ce changement pourra également toucher les dates du calendrier scolaire où la ministre a évoqué la possibilité d'anticiper la rentrée scolaire et de reculer les dates des examens. Ces modifications sont prévues, en principe, à partir de l'année prochaine afin d'arriver à la norme internationale de 32 semaines de scolarité.
Concours de recrutement des enseignants Revenant sur le concours de recrutement de 19 292 enseignants dans les trois cycles, Mme Benghebrit s'est attardée sur les critères exigés par la Fonction publique dont la priorité est donnée à l'ancienneté du diplôme du candidat et son parcours universitaire. Néanmoins, l'importance accordée à ces deux critères dont la finalité est, selon elle, d'assurer l'égalité entre tous les candidats, n'exclut pas le rôle de l'expérience professionnelle qui doit être encouragée. Toutefois, la ministre a regretté l'incompétence remarquée, lors des épreuves orales, chez certains candidats. «On a eu, malheureusement, des enseignants qui n'ont pas pu affronter cette épreuve orale», regrette-t-elle avant de confirmer la faiblesse des résultats -notamment dans les langues étrangères. Le remède réside dans la formation de ces futurs enseignants, souligne la première responsable du secteur de l'Education. Pour la notation de ce concours, dit sur dossier, elle estime qu'elle est sur 30 points dont 27 pour le dossier et 3 points pour l'évaluation orale. Plus de 506 000 candidats ont postulé aux postes offerts, a révélé la ministre tout en indiquant que la liste définitive ne sera publiée qu'après le contrôle qui sera effectué par la Fonction publique. Pour un enseignement de qualité La ministre, qui a mis l'accent sur un passage sur la qualité qu'elle considère comme un pari qu'«il faut gagner», demande à s'investir davantage afin d'y parvenir. «Il faut continuer à s'investir pour gagner le pari de la qualité», plaide la ministre, tout en soulignant que cet objectif ne sera atteint que par l'amélioration de la gestion des établissements scolaires et la promotion de la formation des enseignants à travers la généralisation des instituts de formation. Pour Benghebrit, ce passage à la qualité doit, d'abord, commencer par le premier palier (cycle primaire) qui représente environ 50% de l'ensemble des élèves et 72% des établissements scolaires. Levée des sanctions contre les grévistes Par ailleurs, la responsable du secteur de l'Education s'est montré tolérante envers les grévistes qui ont, en février, enclenché une grève de plusieurs mois faisant savoir que la procédure de ponctions sur les salaires et les primes de rendement a été arrêtée. «On a décidé d'effacer les dettes des grévistes», dit-elle, tout indiquant que cela n'est qu'une preuve pour garantir la stabilité du secteur. Une stabilité qui reste tributaire des efforts de tout un chacun, selon l'invitée du Forum d'El Moudjahid.